Congo : au Nord Kivu, un journaliste tué au mépris du gouverneur militaire de Goma (F. Beltrami)

Dans la soirée du dimanche 9 mai, le très populaire journaliste radiophonique Barthélémy Kubanabandu Changamuka a été criblé de plusieurs balles par des individus armés non identifiés. Pour le moment, il n’y a aucune revendication de l’assassinat. Le meurtre a eu lieu peu de temps après le retour du journaliste à sa résidence à Kitchanga, territoire de Masisi, Nord-Kivu. Il venait de terminer son programme d’obésité alimentaire. Ghangamuka était le journaliste responsable de la populaire émission de radio Racoki FM «Food Safety» diffusée depuis la Masisi.

La nouvelle a été rapportée par l’association de défense de la liberté de l’information : Observatoire pour la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) avec bureau de coordination dans la capitale provinciale Goma. Le 12 mai, l’OLpa a envoyé une lettre au gouverneur militaire, le lieutenant-général Ndima Kongba Constant, demandant une enquête approfondie et urgente pour découvrir les auteurs et les raisons de cette exécution brutale.

La lettre, avec copie pour information au Vice-Premier Ministre et au Ministre de l’Intérieur, réaffirme que la protection des personnes et de leurs biens est la prérogative de l’Etat. L’organisation, qui condamne fermement cet assassinat, exhorte les autorités militaires installées dans la province à ne pas ménager leurs efforts pour qu’une enquête approfondie et urgente soit menée afin que les auteurs de cet acte ne bénéficient pas de l’impunité.
Selon des sources locales, l’assassinat de sang-froid était un acte de défi du réseau des groupes armés présents dans l’est du Congo, Gontre le Général Ndima Kongba Constant dans ce moment délicat de l’état de siège proclamé dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Il peut être que Changamuka a été choisie par les terroristes comme victime symbolique pour envoyer le message clair de leur présence sur le terrain et de leur capacité à frapper les militaires, les diplomates et les civils. Nos sources à Goma rapportent deux autres assassinats de gens ordinaires dans la ville. Tous des probables messages de défi de la part des «forces négatives» au gouvernement et à l’armée.

Le Général Constant Kongba Ndima est connu pour ses compétences militaires depuis l’époque de la Seconde Guerre Panafricaine (1998 – 2004) lorsqu’il dirigeait les forces rebelles à Kinshasa du MLC: Mouvement pour la Libération du Congo dirigé par l’homme d’affaires, homme politique et seigneur de la guerre Jean Pierre Bemba, actuel politicien allié au Président Félix Tshisekedi. À la fin du conflit, il a été intégré dans l’armée régulière des FARDC en tant que commandant adjoint de l’état-major général chargé de l’administration et de la logistique.
A la famille du journaliste Barthélémy Kubanabandu Changamuka, adressons toutes nos plus sincères condoléances dans l’espoir que leur douleur sera bientôt soulagée en voyant les responsables de cet ignoble acte traduits en justice.

Fulvio Beltrami