Afghanistan. Le gouvernement taliban ouvre quelques lueurs mais la répression sur les places dit le contraire (Maria Anna Goni)

©Kyodo/MAXPPP - 17/08/2021 ; Taliban spokesman Zabihullah Mujahid (L) attends on Aug. 17, 2021, in Kabul the first press conference held by the Islamic militant group since it seized power in Afghanistan. (Kyodo) ==Kyodo (MaxPPP TagID: maxnewsworldfive526501.jpg) [Photo via MaxPPP] (Kabul - 2021-08-17, / IPA) p.s. la foto e' utilizzabile nel rispetto del contesto in cui e' stata scattata, e senza intento diffamatorio del decoro delle persone rappresentate

La situation politique en Afghanistan est extrêmement complexe et très loin d’une sécurité et d’une ouverture inclusives comme en témoigne la composition du nouveau gouvernement que le porte-parole des talibans Zabibullah Mujahid a annoncé aujourd’hui lors d’une conférence de presse.

Le Premier ministre est le mollah Muhammad Hassan, tandis que l’adjoint sera Abdul Ghani Baradar, leader politique in pectore et négociateur d’accords avec les États-Unis. Le ministère de la Défense des talibans sera dirigé par Mawlawi Muhammad Ya’qub, qui est le fils du mollah Omar. Le ministère de l’Intérieur est confié à Sarrajuddin Haqqani, membre d’une ethnie décisive, tandis que la diplomatie est passée à Amir Khan Muttaqi. Le ministère des Finances sera dirigé par Hadaytullah Badri. L’équipe n’est pas représentative des membres plus ouverts qui auraient été mieux protégés en incluant des femmes.

Mais il s’agit tout de même d’un pas en avant dans le sens des négociations comme en témoigne la présence du leader politique, le mollah Abdul Ghani Baradar. Malheureusement, cependant, le modus operandi répressif des étudiants coraniques remet en cause ce visage modéré ostentatoire qui demande la confiance de la communauté internationale. La page noire d’hier nous parle de Banu Negar, une policière enceinte de huit mois qui a été tuée par balle chez elle devant sa famille dans la province centrale de Ghor. La femme, qui travaillait dans une prison, a été abattue par un groupe d’hommes.

Les membres de la famille de la femme ont dénoncé l’incident à la BBC, avec quelques craintes de représailles. Sur les photos fournies par les proches, le corps de la femme au visage fortement défiguré apparaît parmi des éclaboussures de sang. Une autre mise à jour négative, une autre ombre à l’horizon, est l’entrée en vigueur officielle du décret taliban qui stipule que les étudiantes ne peuvent aller à l’université qu’avec le visage couvert par le niqab et dans des classes séparées en fonction du sexe. Les talibans ont également demandé aux universités de “recruter des enseignantes pour les étudiantes” ou des “enseignantes plus âgées” de moralité avérée.

Maria Anna Goni