ArcelorMittal : vers une intervention de l’État italien pour sauver les emplois

L’urgence Ilva, du nom de l’entreprise italienne de sidérurgie en cours de rachat par le géant ArcelorMittal, est toujours au centre des inquiétudes du gouvernement italien. Une possibilité, évoquée par le Ministre du Développement économique lors d’une interview à la chaîne La7, a dégagé l’horizon d’Ilva ce lundi matin : “Quand les privés n’en sont pas capables, il est normal que l’État soit présent pour garantir le maintien de la production et les emplois dans les secteurs stratégiques, dans le respect de la dépollution. Avec le Ministère des finances, nous travaillons ensemble sur plusieurs hypothèses afin de réussir à contrôler de l’intérieur ce qui se passe dans le privé”.

Il s’agit d’un ultime recours, renforcé par la nécessité de protéger des appétits étrangers le pôle sidérurgique italien. La valeur stratégique de l’Ilva pousse le gouvernement “à repenser son plan industriel pour les entreprises en difficulté. A part devoir garantir la production d’acier en elle-même, par exemple pour l’Ilva cette production doit s’accompagner d’une intervention environnementale importante. Selon ce projet, l’État doit être garant de la mise en oeuvre du plan industriel, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à aujourd’hui”, a ajouté le ministre.

La gestion de l’opération devrait être confiée à la Caisse des dépôts, assistée des groupes privés Snam e Arvedi, qui pourraient entrer dans le cadre de l’entreprise, aux côtés d’ArcelorMittal, mais avec le but d’en fixer les stratégies industrielles.

Préserver la sidérurgie italienne

La confirmation d’un tel plan est directement arrivée du Président du Conseil Giuseppe Conte. Il a affirmé en marge d’une conférence : “les négociations n’en sont qu’à leurs débuts mais se poursuivent. Le gouvernement propose d’introduire une participation publique, je n’ai pas entendu Arcelor proposer un milliard pour lâcher Ilva”.

Pour l’Italie et les employés d’Ilva, estimés à 20 000, il s’agit d’une grande nouvelle. Si l’exécutif italien réussit son opération de sauvetage, les intérêts économiques de la filière sidérurgique italienne, d’une valeur chiffrée à 19 milliards d’euros par an, seront aussi préservés.

Christian Meier