Attaques terroristes en Europe, les mots du premier ministre belge Alexander De Croo : “Nous n’allons jamais céder à la terreur”

Après Nice et Vienne, le risque de nouveaux attentats en Europe n’est pas exclu. Le premier ministre de la Belgique Alexander De Croo s’est dit “choqué et attristé par l’attaque terroriste horrifiante” perpétrée lundi 2 novembre au soir dans la capitale autrichienne. Il a présenté ses condoléances aux familles des victimes et a exprimé sa solidarité avec la population de Vienne et d’Autriche. “Nous n’allons jamais céder à la terreur”, a promis le libéral en s’adressant au chancelier autrichien Sebastian Kurz.

“Notre pays condamne avec fermeté toute forme de terrorisme et de violence extrémiste. Nous sommes encore plus déterminés à protéger nos valeurs et nos libertés”, avait twitté le premier ministre belge après le dernier attentat qui a bouleversé l’Europe. La séance plénière de la Chambre belge, au lendemain de l’attentat de Nice du 29 octobre, avait commencé par une minute de silence en hommage aux victimes de l’attaque au couteau de Nice.

“Il est un devoir et un impératif moral que notre Assemblée dénonce encore une fois et toujours les idéologies qui contribuent à engendrer autant de souffrances et de crimes” a déclaré la présidente de la Chambre Eliane Tillieux. Et c’est à la Chambre qu’Alexander de Croo a prononcé son discours sur les derniers attentats. “Quelle tristesse en effet de devoir pour la troisième fois en peu de temps présenter nos condoléances aux familles des victimes du terrorisme perpétré sur le sol européen. Deux fois en France, cette semaine à Vienne”, a-t-il dit en ouverture de son discours.

“L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM) est en train d’évaluer la situation actuelle”, a affirmé le premier ministre jeudi 5 novembre à la Chambre, en rapport avec l’attentat perpétré à Nice. “J’ai donné l’ordre aux services de renseignement et de sécurité de formuler un avis au gouvernement pour qu’il agisse rapidement si une protection supplémentaire s’imposait”, a-t-il ajouté. Depuis le confinement, l’OCAM a enregistré une radicalisation accrue. “Depuis le mois de mars, nous avons constaté une polarisation croissante sur les réseaux sociaux”. Des extrémistes, restés chez eux suite au confinement, ont augmenter leur activité et la diffusion de propos de haine la dénonciation de l’OCAM.

L’attaque terroriste de Vienne, le quatrième en Europe en quelques semaines, révèle un effet d’émulation accru du djihadisme, en particulier dès le début de la pandémie de Covid-19. “L’Europe, en effet, plongée dans une pandémie depuis huit mois, est retombée dans la menace djihadiste, suite à ces derniers attentats de Vienne, Nice, Paris et Dresde”.

“Ces attaques peuvent être perpétrés par des individus isolés aux marges des organisations terroristes. Les attaquent se présentent souvent comme des vagues, à cause de l’effet d’émulation”, a déclaré Thomas Renard, spécialiste du contre-terrorisme à l’Institut Egmont de Bruxelles. “Des attaques comme celle de Paris et Vienne peuvent être vecteurs de passages à l’acte, le terrorisme étant avant tout une question de communication et de fascination”.

Les représentants des Institutions européennes, de leur côté, ont condamné les derniers attaques terroristes, en exprimant leur proximité aux familles des victimes. Les dirigeants européens ont dénoncé à l’unisson l’attaque terroriste de Vienne. Le président de la République française, Emmanuel Macron, s’est rendu à l’ambassade d’Autriche pour signer le livre des condoléances. Les mots de Macron étaient adressés aux familles des victimes, mais aussi aux idéaux que la capitale autrichienne représente : “une ville de culture, d’émancipation et l’incarnation même de nos valeurs. Nous ferons tout, en tant qu’Européens, pour nous tenir ensemble, combattre ce fléau qu’est le terrorisme, et ensemble avancer, sans jamais céder aucune de nos valeurs”.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a condamné sur Twitter un “attaque ignoble”. Toujours sur Twitter, le président du Conseil européen Charles Michel a dénoncé “un acte lâche” qui “viole la vie et nos valeurs humaines”.
En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a réaffirmé que le terrorisme islamique est un ennemi commun.

“Il n’échappe à personne que chaque pays européen est confronté au même danger. Aux mêmes profils de salafistes radicalisés qui puisent leurs idées perverses dans le même réseau terroriste. Il n’est donc pas question pour les vingt-sept États membres de mener cette lutte de façon isolée. Chacun de son côté. Nous devons conduire cette lutte conjointement. Et c’est comme ça que nous la gagnerons ensemble. En défendant la société libre et ouverte qui est la nôtre, une société de la lumière qui l’emportera sur l’obscurité de la terreur”, les mots d’Alexander De Croo dans sa déclaration d’hier à la Chambre.

Arianna Barile