Au nom de De Foucauld, la prière du Pape pour l’Ukraine: “ceux qui ont la responsabilité peuvent être des protagonistes de la paix et non de la guerre” (S. Cavalleri)

“Avez-vous l’autorité ? Et ici il y en a tellement. Soyez saint en luttant pour le bien commun et en abandonnant vos intérêts personnels. Le chemin de la sainteté est simple, c’est de voir Jésus dans les autres”. Le pape François l’a dit dans l’homélie de la messe de canonisation de dix nouveaux saints, dont Charles de Foucauld. Un rite qui s’est terminé par une forte invocation pour la paix: “malheureusement, les tensions, les guerres et les distances augmentent dans le monde. Puissent les nouveaux saints inspirer le dialogue et surtout les cœurs et les esprits de ceux qui occupent des postes de responsabilité et sont appelés à être des protagonistes de la paix et non de la guerre”.

Après plusieurs semaines au cours desquelles François s’est un peu épargné en s’abstenant de célébrer et en se laissant porter en chaise roulante, aujourd’hui le pape est monté à pied à l’autel du cimetière de San Pietro, soutenu des deux côtés par le chambriste Sandrone Mariotti et par un prélat, le régent de la Maison pontificale Leonardo Sapienza, avec un effort énorme, malgré la plate-forme pour éviter les marches.

Au début du rite, François prononce la formule de canonisation des dix nouveaux saints, six hommes et quatre femmes, cinq Italiens, trois Français, un Indien et un Hollandais : le Bienheureux Titus Brandsma, Lazzaro dit Davahasayam, César de Bus, Luigi Maria Palazzolo, Giustino Maria Russolillo, Charles de Foucauld, Marie Rivier, Maria Francesco di Gesù Rubatto, Maria di Gesù Santocanale et Maria Domenica Mantovani. L’annonce du Pontife a été suivie d’un grand applaudissement des fidèles, plus de 50 000 à ce moment-là, mais quand la messe a commencé, ils ont continué à arriver, remplissant Via della Conciliazione. Le président de la République Sergio Mattarella est également présent parmi les autorités.

“Aimer signifie: servir et donner la vie. Servir, c’est-à-dire ne pas faire passer ses propres intérêts en premier, se désintoxiquer des poisons de l’avidité et de la compétition, combattre le cancer de l’indifférence et le ver de l’autoréférence, partager les charismes et les dons que Dieu nous a donnés. Concrètement, se demander ‘qu’est-ce que je fais pour les autres ?’ et vivre les choses du quotidien dans un esprit de service, avec amour et sans clameur, sans rien revendiquer”, a expliqué François dans son homélie.

“Et puis donner la vie, ce qui n’est pas seulement offrir quelque chose, comme un peu de ses propres biens aux autres, mais se donner”, a souligné François.

“Donner la vie”, a souligné François, expliquant “qu’il ne s’agit pas seulement d’offrir quelque chose, comme des biens à soi, aux autres, mais de se donner soi-même. C’est sortir de l’égoïsme pour faire de l’existence un don, regarder les besoins de ceux qui marchent à côté de nous, se dépenser pour ceux qui ont besoin, peut-être même d’un peu d’écoute, de temps, d’un coup de fil. La sainteté n’est pas faite de quelques gestes héroïques, mais de beaucoup d’amour quotidien”.

Le pape a donné des exemples concrets: “Êtes-vous marié? Soyez saint en aimant et en prenant soin de votre mari ou de votre femme, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Êtes-vous un travailleur? Soyez saint en accomplissant votre travail au service de vos frères avec honnêteté et compétence. Êtes-vous un parent ou une grand-mère ou un grand-père? Soyez saint en apprenant patiemment aux enfants à suivre Jésus Avez-vous l’autorité ? Soyez saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à vos intérêts personnels”. Le Pontife a rappelé que « nos compagnons de voyage, aujourd’hui canonisés, ont vécu la sainteté de cette manière : en embrassant avec enthousiasme leur vocation – de prêtre, de consacré, de laïc – ils se sont dépensés pour l’Evangile, ils ont découvert une joie qui ne il n’y a pas de comparaisons et ils sont devenus des reflets lumineux du Seigneur dans l’histoire”. D’où l’invitation du Pape: “Essayons nous aussi, car chacun de nous – a-t-il conclu – est appelé à la sainteté, à une sainteté unique et inimitable”.

Sante Cavalleri