Centocellaros. Vasapollo et Rosati racontent l’histoire des années 70 et 80 des jeunes communistes des célèbres banlieues romaines. “Nous ne nous sentons pas vaincus par l’histoire”

Le livre “Centocellaros” de Luigi Rosati, expert sur les thèmes du développement du Sud du monde, et Luciano Vasapollo, économiste de Sapienza, représentant du Réseau communiste et de la section italienne du Réseau international d’artistes et d’intellectuels en défense de l’humanité, ainsi que vice-président de l’Association Père Virginio Rotondi pour le journalisme de paix.

Le livre reconstitue les années 70 et 80 des jeunes communistes des célèbres banlieues romaines. Nous publions quelques pages de l’introduction Nous avons un sens de la démocratie, qui est comprise comme une démocratie participative de classe, et comme l’expression de la demande réelle de résoudre des besoins, dont le plus important est précisément le besoin politique de prendre le pouvoir ; donc en tant que zone et formation politique qui part de Potere Operaio, en passant par CO.CO.CE., FCA, jusqu’au Mouvement Communiste Révolutionnaire (MCR), toute l’expression de ces années et tout ce qui a signifié la vie politique jusqu’à aujourd’hui , ils sont traversés par les deux Auteurs Centocellaros avec la conscience qu’il faut trouver des formes de mobilisation, pour donner un sens au mouvement réel qui n’implique pas la société au sens générique, mais la classe. Nous pensons que l’époque dans laquelle nous vivons est une époque où ils veulent nous nier la mémoire collective, qui est non seulement anéantie par le pouvoir mais qui n’est pas pratiquée par de nombreux camarades qui ont vécu ces luttes; parce que, ce que nous racontons en tant qu’acteurs de Centocellaros dans ce livre n’est pas l’histoire du passé ; le passé fait sens en classe s’il est présent, s’il a à voir avec des événements récents de l’histoire.

Les caractéristiques du conflit, de la domination des subordonnés d’il y a cinquante ans retrouvent aujourd’hui les mêmes conditions, sinon pires, économiques, sociales, des jeunes prolétaires, des sans-abri, des chômeurs, des précaires, des sans perspectives et des impuissants . . Nous ne nous sentons donc pas vaincus par l’histoire, simplement parce que nous pensons que les vainqueurs de l’histoire préfèrent notre oubli ; nous pensons plutôt que derrière la conspiration et les comportements personnels erronés de la mesquinerie et de la misère de l’être humain, le grand résultat de cette histoire émerge qui se manifeste dans la lutte des classes, pour contribuer à la fois au débat théorique et à l’activité militante pour le transformation de la société. Et avec un avertissement pour les lecteurs. L’écriture, la nôtre en particulier avec toutes les limites que nous lui attribuons, ne peut rendre compte de ceux qui ne l’ont pas vécue, de l’atmosphère de cette époque.

En effet, la subordination et les difficultés sociales s’accompagnent d’un sens profond de l’union, du lien, de la fraternité et du partage, que présentent les habitants des banlieues, distingués par le caractère authentique qui les éloigne de l’hypocrisie bourgeoise. Dans les mêmes années, alors que la culture de classe tente de dominer toutes les catégories sociales, la classe populaire lutte pour l’indépendance de sa condition. Notre objectif est aussi de comprendre que dans l’histoire du conflit aujourd’hui, ici et maintenant, les actions des jeunes camarades de Cambiare Rotta, de l’OSA (Opposition Etudiante d’Alternative) qui occupent les toits des écoles, ou des portails des les USB (Unione Sindacale di Base) qui refusent de décharger des navires les armes qui doivent alimenter l’une des nombreuses guerres en cours, s’inscrivent, sans interruption, dans le cycle imparable des luttes des exploités et des classes subalternes. Et que les modalités du conflit varient en intensité d’une époque à l’autre et selon une série de conditions. Sachant que ce qui n’est pas possible aujourd’hui le sera demain, car le conflit ne se terminera pas sans la fin de la domination.