Conseil européen: le gouvernement italien sort renforcé après l’accord historique pour une dette commune

L’issue positive du sommet européen de Bruxelles qui s’est prolongé pendant quatre jours a consolidé la majorité qui forme le gouvernement italien. Le Parti démocrate (PD), le Mouvement 5 Etoiles (M5S) et Italia Viva (parti de Matteo Renzi, centre-gauche) sont satisfaits : “Le plan européen de relance ‘Next Generation EU’ est enfin une réalité” s’est félicité le Secrétaire du PD.

“Après des mois de travail et un dernier marathon de négociations, un accord historique a été trouvé : en plus du budget communautaire 2021-2027, l’UE débloque 750 milliards d’euros grâce à l’émission d’une dette commune, dont 200 milliards sont destinés à l’Italie” a-t-il ajouté se réjouissant que le “Parlement européen est prêt à faire sa part pour garantir une utilisation rapide et efficace de ces nouvelles ressources” et “pour ne laisser personne sur la côté, et soutenir les travailleurs, les entreprises et les familles, en commençant par les jeunes”.

Le Conseil européen a en effet trouvé pour la première fois un accord historique d’émission d’une dette commune, destinée à financer le coût de la relance économique de façon solidaire et collective. Les risques que cette décision représente sont loin d’être partagés par tous, comme le souhaitaient à l’époque les principaux dirigeants de l’UE lors de la création de l’Euro, mais cette réunion du 17 au 21 juillet a acté le passage de la première étape d’un parcours enfin déterminé et qui ouvre de larges perspectives.

Il y aura “encore beaucoup de sujets à discuter et pour lesquels se battre comme on l’a vu ces derniers jours” a souligné le PD faisant référence aux fortes divisions qu’ont dû dépasser les dirigeants européens lors de ce sommet entre les pays, du nord, qualifiés de “frugaux” et ceux, du sud, de “Club Med”. Pourtant, pour le parti démocrate au pouvoir, il y a “désormais de réelles conditions pour faire naitre une nouvelle Union européenne”, soulignant qu’il sera alors l’heure de rouvrir “le chantier de l’intégration communautaire”, de la réforme des institutions”.

Un victoire de Giuseppe Conte

“Nous avons réussi”, s’est félicité le M5S saluant cette décision de “résultat historique”, “le Recovery fund est enfin une réalité : près du tiers des 750 milliards prévus seront pour notre pays, 81 milliards à fonds perdu et 127 de prêts”. Pour le mouvement anti-système au pouvoir avec la gauche, “aujourd’hui c’est l’Italie qui ne recule pas qui a gagné, l’Italie qui se bat jusqu’au bout pour l’avenir de ses citoyens et de cette Europe qui veut être une vraie communauté”. C’est une crise qui se surmonte, selon lui, “seulement si tous les pays membres marchent ensemble”.

Pour Italia Viva, parti de centre-gauche créé par l’ancien Président du Conseil Matteo Renzi, “c’est un jour historique pour l’Europe”, après un accord qui semblait impossible il y a encore quelques mois, en pleine crise du coronavirus. C’est désormais à l’Italie de “mettre en place un plan national de relance et de résistance, et d’affronter enfin tous les problèmes qui fragilisent notre pays” précise le mouvement. Ses membres, qui appartiennent aussi à la majorité gouvernementale, saluent “l’habilité diplomatique” et “succès du Président du Conseil dans cette politique commune”, qui “renforcera la compétence et l’action du gouvernement”. Pour eux, Giuseppe Conte, “avocat du peuple désormais reconnu pour ses “grandes qualités d’homme d’Etat”, est “un interprète lucide” du “destin politique d’une Europe plus solidaire et proche des exigences de ses citoyens”.