Construction du gazoduc Nord Stream 2 achevée Sanctions et menaces n’ont pas stoppé la progression

La société russe Gazprom a annoncé vendredi l’achèvement de la construction du gazoduc Nord Stream 2, dont le but sera de transporter du gaz naturel plus propre et moins cher de la Russie vers l’Allemagne via le fond de la mer Baltique. La construction de l’oléoduc a fait l’objet de nombreux conflits, dont des sanctions américaines.

Propriété de Gazprom, le gazoduc a été construit avec les investissements de plusieurs sociétés européennes et passe sous la mer Baltique, contournant la Pologne et l’Ukraine. C’est pourquoi les deux pays se sont toujours opposés au projet. Les États-Unis ont fait de même, malgré le fait que le président Joe Biden ait décidé de ne pas sanctionner les entreprises allemandes qui supervisaient les chantiers navals, suite à l’accord conclu le 21 juillet qui n’impose de sanctions qu’aux navires et entreprises russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a défini le gazoduc comme une arme géopolitique de la Russie, alors que pour l’entreprise, il s’agit d’une opération réussie basée sur l’expérience du gazoduc Nord Stream déjà en service. Un moyen de doubler la fourniture de gaz aux consommateurs européens.

Selon un article publié sur son compte Twitter, la société a indiqué que le président du comité de direction, Alexey Miller, avait annoncé que la construction de l’infrastructure s’était achevée vendredi à 08h45 heure de Moscou (05h45 GMT).

Lundi dernier, le dernier tuyau de la deuxième ligne du gazoduc a été posé dans les eaux allemandes de la mer Baltique, laissant le tronçon qui reliait le Danemark presque net, car il ne restait plus qu’à le connecter. Le Nord Stream 2 a été construit par la société gazière russe avec les sociétés françaises Engie, les remparts Uniper et Wintershall, l’autrichienne OMV et l’anglo-néerlandais Shell. Ces entreprises s’attendent à ce que le projet démarre fin 2021.

Miller avait expliqué début septembre que les premiers approvisionnements du pipeline pourraient commencer dès la prochaine saison hivernale. L’entreprise russe estime que les approvisionnements de cette nouvelle infrastructure pourraient atteindre jusqu’à 5 600 000 000 mètres cubes, sur le total de 55 000 000 000 de mètres cubes qui devraient arriver en Europe chaque année.

La construction du Nord Stream 2 a suscité de nombreuses inquiétudes dans plusieurs pays, par crainte qu’elle ne crée une dépendance au gaz russe. Ces arguments sont surtout soulevés par les pays de l’est du continent, qui ne dépendraient plus de l’Ukraine pour acheminer leur gaz vers le territoire européen.

De leur côté, les États-Unis se sont opposés à plusieurs reprises à l’exécution du projet et ont appliqué des sanctions à la Russie. Le prétexte des sanctions reposait sur le fait que Nord Stream 2 renforcerait la Russie dans la région, pourrait créer des risques pour l’Europe en termes de dépendance à ce gaz et menacer la sécurité énergétique de l’Ukraine.
Cependant, le président américain Joe Biden a décidé de ne pas s’opposer à l’oléoduc en juin dernier, étant donné l’impossibilité d’arrêter son achèvement.

TS