Ethiopie. Le Premier Abiy rejette le cessez-le-feu à Tigray, affirmant que la victoire est proche (Fulvio Beltrami)

Vingt-quatre heures après la requête Anglo-Américaine et de plusieurs pays membre d l’Union Européenne d’arrêter les hostilités et garantir l’accès inconditionnel de l’assistance humanitaire au Tigré, le gouvernement central d’Abiy Ahmed Ali a refusé la proposition indiquant, dans une conférence de presse en directe Live sur la page Facebook officielle de la présidence et menée par le porte-parole du gouvernement Billene Seyoum, que les forces fédérales sont proches de la victoire des dernières poches de résistance TPLF. À la demande des États-Unis et de la Grande-Bretagne, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Irlande, en Norvège, en Suède et au Danemark.
La conférence de presse a été imprégnée de la tactique de déni jusqu’à maintenant adoptée, minimisant les crimes commis et soulevant la faute à des soldats individuels déjà affectés par des mesures disciplinaires par le gouvernement central. Le résultat était une conférence contradictoire et non crédible.

Selon le gouvernement central, les opérations militaires à Tigré ne seraient limitées que dans deux zones où le TPLF “hors-la-loi” est toujours actif. Les deux zones seraient les zones est et centrale. Cette déclaration, totalement fausse par rapport à la réalité sur le terrain, a été suivie d’une déclaration qui le contredite. Le porte-parole du gouvernement admet que le “groupe hors-la-loi” (faisant référence à la TPLF) est “occasionnellement” capable d’entreprendre des attaques à l’extérieur des dernières zones sous son control au fin de “donner l’impression d’être encore forte et que la région est complètement instable”. Une de ces attaques « occasionnelles » est en cours près de la ville historique d’ADWA, obligeant les troupes érythréennes à de lourdes combats et pertes.

Sur la grave situation humanitaire, le gouvernement central minimise, présentant une réalité virtuelle. La violence enregistrée (rare) aurait été réalisée par des soldats indisciplinés qui ont subi une punition immédiate par les autorités gouvernementales. «La police militaire et les procureurs militaires éthiopiens concentrent leurs efforts pour enquêter sur des cas d’assassins et de violences sexuelles perpétué par des soldats indisciplinés. Au total, 53 soldats font face au processus sur les accusations liées aux meurtres civils. », déclare Seyyoum lors de la conférence de presse.

Le retrait des troupes d’érythréens, annoncé comme un fait accompli par le Premier Ministre Ethiopien il y a un mois, a été marginalement touché lors de la conférence de presse en faisant passer le retrait au-delà de la frontière de la 57e et 16ème division d’infanterie érythréenne que a eu lieu il y a deux jours comme le début d’un retrait progressif des troupes de Tigray. Des sources diplomatiques africaines affirment que le « retraite » des deux divisions n’est absolument pas connecté à un plan de retrait général pour les troupes étrangères.
C’est une simple rotation des troupes. Deux autres divisions d’infanterie sont entrées dans le Tigray dans les zones frontalières Zelambès et Rama, en direction de ADWA pour bloquer l’offensive des forces de défense de Tigray. L’association catholique “Aide à l’Eglise dans le besoin” a informé que la présence de troupes érythréennes à Tigray a augmenté comme aussi les “effets secondaires” sur la population: assassins de masse, violence et viols de groupe.

Dans une cacophonie de déclarations quelques heures après la conférence de presse du Gouvernent, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères: Dina Mufti a déclaré: “Le retrait des troupes érythréen aura lieu quand il y aura les conditions “.
La majeure partie de la conférence de presse s’est concentrée sur les accusations contre les médias occidentaux et les journalistes indépendants. « L’Éthiopie subit une attaque médiatique orchestrée souvent réalisée avec des tons belligérants et destructifs. Le gouvernement rejette catégoriquement les accusations de la décimation d’un peuple comme une politique ».

Outre la conférence de presse (jugée non très crédible), le gouvernement central tente de créer un climat anti-américain et anti-occidental à travers des manifestations populaires et une campagne médiatique très agressive. Les médias du gouvernement et celles proches aux extrémisme nationaliste de la direction Amhara prétendent que les sanctions américaines ont pour objectif de sauver le TPLF, leurs alliés depuis 1991. À l’appui de cette théorie du complot, la décision prise par les États-Unis et l’Union Européenne à allouer 500 millions de dollars pour une assistance humanitaire à Tigré, sans expliquer que TPLF n’aura aucune chance de participer à des opérations humanitaires, sous contrôle total du gouvernement central.

Cette campagne médiatique peint les États-Unis et les pays européens qui ont rejoint la demande de cessez-le-feu en tant que puissances impérialistes prêtes à contrôler e subjuguer l’Éthiopie. Pour compléter, maintenant la propagande est en train de créer des nouveaux héros en peignant la Chine, la Russie, la Turquie comme des amis sincères du peuple éthiopien qui ont l’intention de lui défendre des mires impérialistes de l’Ouest. Il y a deux semaines, la Russie, la Chine et l’Inde au Conseil de Sécurité des Nations Unies ont placé le Veto sur la proposition d’une intervention internationale directe pour arrêter la guerre à Tigray.

Les réactions sont également enregistrées par “l’ennemi”: le TPLF. Dans une déclaration officielle, la Leadership Tigrigna “applaudit la décision de l’administration du président Biden, à la suite de la résolution du Sénat numéro 97, de prendre des sanctions concrètes et des mesures et des mesures économiques et diplomatiques contre Isaias Awewerki et Abiy Ahmed “. Dans le même communiqué de presse, le TPLF souligne la perplexité que la restriction des visas annoncée par le secrétaire de Blinken inclut des ses membres. “L’Administration de Biden, la communauté internationale et les partisans de la lutte du peuple du Tigré devraient savoir que le TPLF n’a commis aucun crime sur une personne ou une institution et il est supporté par la population”.

Le communiqué de presse se termine par la demande d’une enquête indépendante sur le génocide sous-jacent dans le Tigray, le nettoyage ethnique et toutes les formes de crimes de guerre perpétrées sur la population. La TPLF se déclare disponible pour contribuer aux enquêtes en fournissant des essais supplémentaires sur les crimes commis.
La possibilité que les parties impliquées dans le conflit acceptent d’appliquer un cessez-le-feu pour permettre une assistance humanitaire sont maintenant réduites à zéro. À la suite de la conférence de presse du gouvernement central, la direction du TPLF a clarifié sa volonté de poursuivre la lutte pour la libération du Tigré.
“Les gens nous ont élu, nous ne sommes donc pas des terroristes. Abiy Ahmed est celui qui est le terroriste. Un terroriste est quelqu’un qui massacre des gens et nous ne massacrons pas le peuple. Les forces de défense de Tigré continueront de se battre pour protéger la population civile jusqu’à la fin. Les militants de la libération du peuple du Tigré ne sont pas proches d’abandonner la lutte. “, déclare Nurhussein Abdulmajid, commandant du TPLF. Outre les recrutements de masse, la nouvelle du début d’une offensive militaire du TPLF atteint le Nord Tigré avec la reconquête de la ville de Hawzen.

Il est partagé entre les observateurs politiques régionaux que seule une intervention d’une force militaire d’interposition peut imposer le cessez-le-feu, indiquant que les sanctions économiques n’arrêteront pas les conflits, ils l’augmenteront bien d’intensité. Pendant ce temps, selon la société civile de Tigré les soldats éthiopiens, érythréens et les milices dAmhara prononcent maintenant cette phrase avant de tuer leurs victimes: «Voyons si l’Amérique vous sauvera».
Aujourd’hui, le Vatican News lance l’alarme sur la situation horrible des enfants qui paient les conséquences de la guerre civile au Tigré, reprenant une relation du responsable de l’UNICEF en Éthiopie: Michele Servadei. Les écoles et les hôpitaux ont été détruits. Des milliers d’enfants sont restés sans parents ni sans relativement plus proche. La malnutrition est maintenant répandue et aiguë. Ces situations dramatiques compromettent toute tentative de « normalisation » de la vie des enfants.

Fulvio Beltrami