Eurostat : la pandémie a fait grimper le taux de chômage des jeunes européens

Au sein de l’Union européenne, entre le premier et le deuxième trimestre de l’année courante, 721 000 jeunes se sont trouvés dans une situation de chômage. À partir du premier trimestre de 2020, le marché du travail européen a été obligé de faire face à la pandémie de COVID-19. Plusieurs États membres de l’UE ont adopté des mesures telles que la réduction du temps de travail ou le soutien financier aux entreprises, afin de limiter l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi.

Cela pourrait avoir contribué à la limitation, dans une certaine mesure, des licenciements collectifs. Cependant, ceux qui étaient censés entrer dans la vie professionnelle et y rester, à travers le renouvellement de leur contrat à durée déterminée, pourraient avoir directement été touchés par le ralentissement des activités économiques et par la fermeture de certaines entreprises ou organismes publics.

Les nouvelles données de l’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, sont extrêmement préoccupants. Au cours du deuxième trimestre de 2020, 187,3 millions de personnes (72% de la population totale de l’Union), âgées de 20 à 64 ans, avaient un emploi, contre 190,1 millions ou 73% au cours du premier trimestre 2020 et 191,1 millions ou 73,1% du quatrième trimestre 2019. L’emploi des hommes a diminué de 2,1 millions d’unités dans l’UE du quatrième trimestre de 2019 au deuxième trimestre de 2020, avec une baisse de 1,3 points de pourcentage (pp) du taux d’emploi (dès 79% à 77,7%), tandis que l’emploi des femmes a baissé de 1,7 millions d’unités, ayant enregistré une baisse de 1,0 pp du taux d’emploi (dès 67,3% à 66,3%) au cours de la même période.

Tous les États membres de l’UE, à l’exception de l’Allemagne et de Malte, ont enregistré une baisse des leurs taux d’emploi entre le quatrième trimestre de 2019 et le deuxième trimestre de 2020, avec une réduction de plus de 2 points de pourcentage observée en Estonie, en Espagne, au Portugal, en Irlande et en Autriche.

Si on analyse ces données par rapport aux différents groupes d’âge, on peut observer que, par rapport au quatrième trimestre de 2019, au cours du deuxième trimestre de 2020 le taux d’emploi dans l’Union a diminué de 2,1 points de pourcentage chez les jeunes de 15 à 24 ans (de 33,3% à 31,2%), de 1,2 pp dans la population âgée de 25 à 54 ans (de 80,6% à 79,4%) e de 0,4 pp dans la tranche d’âge comprise entre 55 et 64 ans (de 59,6% à 59,2%). Les jeunes ont donc été les plus touchés par les effets néfastes de la pandémie sur le monde du travail et sur l’emploi.

L’inégalité entre les femmes et les hommes apparaît également et surtout dans le chômage des jeunes. Au cours du premier trimestre de 2020, le taux d’emploi des ressortissants de l’Union européenne âgés de 20 à 64 ans s’était établi à 66% pour les femmes et à 77% pour les hommes. Cet écart entre les hommes et les femmes en matière d’emploi était évident à tous les niveaux du système éducatif. Cependant, plus le niveau d’éducation est élevé, plus l’écart entre les taux d’emploi masculin et féminin est significatif.

En général, la pandémie risque de créer une « génération quarantaine », expression qui résume la grande difficulté pour les jeunes européens de trouver un emploi. Selon l’avis de l’Organisation internationale du travail (OIT), la pandémie provoque un effet « dévastateur et disproportionné » dans l’emploi des jeunes.

Afin de lutter contre le chômage des jeunes, l’Union européenne a mis en œuvre une série de mesures visant à les aider dans leur recherche d’un emploi. Le 30 octobre dernier, le Conseil européen a adopté la proposition de la Commission intitulée “Un pont vers l’emploi – Renforcer la garantie pour la jeunesse”, présentée le 1er juillet dernier suite à la Garantie pour la jeunesse, un engagement que les États membres de l’UE ont pris pour assurer que tous les moins de 29 ans puissent avoir accès à une offre valable d’emploi, de formation permanente, d’apprentissage et de stage dans les quatre mois, à partir de la fin des études ou à partir du début de la période de chômage.

Depuis sa création en 2013, la Garantie pour la jeunesse a aidé plus de 24 millions de jeunes. Grâce à NextGenerationEu, le Plan pour la période 2021-2027 qui représente un nouvel instrument pour la relance de l’UE, la Commission européenne a également proposé d’importantes opportunités de financement de l’UE en faveur de la prochaine génération et de l’emploi des jeunes. Dans cette direction, les États membres doivent donner la priorité à ces investissements. Au moins 22 milliards d’euros devraient être dépensés pour soutenir l’emploi des jeunes.

Arianna Barile