G 20. Les résultats du défilé des puissants de la Terre ne sont absolument rien (A. Puccio)

Entre saluts et poignées de mains, entre photos de fête et dîners au Quirinale, entre manifestations et zones rouges, la première journée du G20 s’est terminée sur les habituels résultats dignes de la plus classique insignifiance. La première journée du sommet international qui réunit les vingt premiers pays du monde en termes de produit intérieur brut, représentant 80 pour cent de la richesse produite sur la planète touche doucement à sa fin. Les résultats du défilé des puissants de la Terre sont ceux que toute personne qui n’est pas fascinée par ces réunions de front n’attend le plus absolu rien.

Le rien qui vient du fait que les quelques décisions prises n’auront pas d’impact significatif sur la population qui, ravie, attend que quelque chose se passe vraiment. Le climat qui devait être le point le plus important des discussions, comme toute personne qui a un brin de bon sens le sait très bien, reste en jeu. On en reparlera longuement demain mais déjà d’après les documents qui circulent il y a le sentiment que rien ne changera.

L’engagement demeure de ne pas augmenter la température de la Terre au-delà de 1,5 degré, mais l’échéance impérative de 2050 disparaît. Une occasion manquée ? Non, simplement la conséquence évidente de notre système économique.

Système que notre Premier ministre Mario Draghi avait espéré, dans un communiqué, pouvoir changer. Dit par lui, cela ressemble vraiment à une blague cynique. Il ne faut pas se leurrer que ces personnages qui se rencontrent et se serrent la main de temps en temps avant de discuter de quoi que ce soit ont la volonté de changer le destin, désormais marqué, de notre monde. On ne croit plus au baratin que chaque jour, pour se nettoyer la bouche, on nous dit qu’il faut inventer une croissance durable car la croissance durable ne peut tout simplement pas exister. L’environnement et les ressources de la planète sont un moyen pour le capitalisme de produire de la richesse et de multiplier le capital, réguler leur exploitation reviendrait à interrompre la chaîne de croissance. Si la croissance est le seul paramètre économique de ce monde, elle ne peut être arrêtée par des mesures qui limitent l’exploitation intensive des ressources de la planète comme le pétrole ou le charbon sur le marché de l’énergie.

L’utilisation d’une source d’énergie plutôt qu’une autre ne dépend pas de la volonté des présidents qui se réunissent à Rome aujourd’hui et demain mais des lois du marché qui utilisent l’une ou l’autre selon les convenances économiques. Donc continuer à parler de croissance durable n’est qu’un bluff qui sert à apaiser les âmes de ceux qui, de bonne foi, expriment leur inquiétude pour le sort futur du monde sans jamais remettre en cause le système économique capitaliste dans lequel nous vivons.

Toujours grandir, c’est simplement produire de plus en plus puis utiliser les ressources de la planète pour produire de plus en plus d’objets qui dans la plupart des cas ne servent à rien sauf à apaiser l’angoisse que chacun de nous, transformé en consommateur en série, a. Alors dites-moi de quelle croissance durable on parle. Ces présidents ne comptent vraiment pour rien et ne peuvent donc prendre aucune décision significative.

Ils ne comptent pour rien car tous ont été mis à la place qu’ils occupent non pas pour trouver des solutions aux problèmes mais pour exécuter des commandes qui viennent d’ailleurs. Depuis des décennies, la politique n’est plus en mesure de dicter l’agenda économique, un agenda au contraire que l’économie impose à la politique. Ainsi les décisions qui seront prises ponctuellement ne dépendront pas de la clairvoyance d’un chef d’Etat mais des décisions que le monde économique, pour sa croissance, impose. Pourtant, les bonnes intentions ne manquaient pas.

Du côté de la pandémie, l’objectif d’atteindre 40 pour cent de la population mondiale vaccinée d’ici 2021 et 70 pour cent d’ici 2022 a été réaffirmé pour la énième fois. à payer, ne pensez pas que les grandes entreprises pharmaceutiques, saisies d’un attentat de compassion, les leur donnent. Après tout, ce n’est pas un complot de penser que le premier monde se soucie beaucoup des pays du tiers monde. La campagne de vaccination dans les pays occidentaux a assez bien résolu la propagation du virus et les activités de production, seul intérêt du capitalisme, ont recommencé à produire à un rythme rapide.

Enfin, un communiqué publié par la délégation américaine indique qu’ils ont obtenu un grand consensus des pays européens autour de la nécessité d’essayer de limiter l’expansion chinoise. Voilà à quoi servent ces rencontres entre amis, et certains pensaient que le climat était la principale préoccupation de nos gouvernants. Illusionné.

Andrea Puccio – www.occhisulmondo.info