Goma. Une foule en colère commet des violences horribles contre les Tutsis (Fulvio Beltrami)

Cela faisait des jours que l’aile extrémiste de la société civile du Nord-Kivu, de concert avec les terroristes rwandais FDLR (auteurs du génocide rwandais de 1994) préparaient une manifestation populaire très violente. Aujourd’hui, mardi 15 juin, des milliers de sous-prolétaires désespérés et exaspérés sont descendus dans les rues de Goma, la capitale du Nord-Kivu, en soutien à l’armée nationale FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo).

Après deux jours de combats, le front s’est effondré et des centaines de soldats congolais ont été contraints de fuir vers l’Ouganda pour sauver leur vie. L’armée ougandaise les a immédiatement encerclés et, sous la menace d’une intervention militaire, les a désarmés puis placés dans le camp de réfugiés mis en place pour les civils congolais qui ont fui en masse à travers la frontière ougandaise pour échapper aux violents combats.

L’unité blindée congolaise envoyée en appui à l’infanterie est anéantie. L’inexpérience des tankistes a fait qu’au moins 4 chars sont tombés dans les fossés, devenant des proies faciles pour les guérilleros experts du M23 qui réclament la destruction des chars. Deux autres chars auraient été capturés et maintenant utilisés contre l’armée congolaise.

Dans un communiqué publié en anglais, le mouvement politico-militaire M23 a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de marcher sur Goma, à moins d’être provoqué par de nouvelles offensives des FARDC. La honteuse défaite militaire subie montre que malgré plus de 80 millions versés par l’Union Européenne en 10 ans pour faire des FARDC une armée professionnelle, en réalité les forces armées congolaises restent un méli-mélo de désespérés, sous-payés, sous-entraînés qui reçoivent des armes vétustes. Au cours des 6 dernières années, le gouvernement de Kinshasa a triplé ses dépenses por la défense mais de nombreux fonds ont été détournés vers les comptes bancaires étrangers d’hommes politiques, ministres, généraux et colonels.

Dans la matinée d’aujourd’hui et sans prévenir les autorités congolaises, plus de 14 000 manifestants ont envahi les rues de Goma pour dénoncer « l’agression rwandaise » et exprimer leur soutien aux FARDC, dans un contexte de tension maximale entre le Congo et le Rwanda. La communauté internationale invite au calme et au dialogue condamnant indirectement les diverses provocations congolaises au Rwanda visant à déclencher un conflit régional. Le gouvernement de Kinshasa n’a présenté aucune preuve concrète de l’implication du Rwanda. Pourtant, la société civile du Nord-Kivu (alimentée par des années de haine ethnique insensée des voisins rwandais) a convaincu une foule de chômeurs désespérés et de semi-analphabètes que les récentes victoires du mouvement politique militaire congolais M23 sont en fait l’œuvre de l’armée rwandaise.

La manifestation a immédiatement pris une tournure de pure violence ethnique car c’était le but des organisateurs. Des magasins et des domiciles privés de citoyens congolais d’origine tutsie et rwandaise ont été attaqués. De nombreux jeunes dos nu brandissaient des barres de fer, des couteaux et des machettes. Malheureusement, ces armes de poing ont été utilisées contre des civils d’origine tutsi sans que la police ou l’armée congolaise n’interviennent pour arrêter le massacre. Pour le moment, le nombre exact de victimes n’est pas connu. Certaines estimations parlent de dizaines de congolais d’origine tutsi et de rwandais blessés ou tués par la foule en proie à la haine pure. Parmi les victimes figurent également quatre officiers congolais d’origine tusti accusés d’être des espions pour le compte du Rwanda. Ils ont été tués par leurs soldats sans que les autres officiers congolais interviennent.

La manifestation a risqué le déclenchement de la guerre contre le Rwanda lorsque plus de 4 000 jeunes ont tenté de franchir la frontière rwandaise à la “petite barrière” et à la “grande barrière”, les deux endroits qui séparent le Congo du Rwanda, scandant des slogans génocidaires. “Allons tuer tous les Tutsis. Nous pendons Kagame dans sa maison. Pas même un Rwandais doit rester en vie dans la région”.

Le déclenchement de la guerre a été miraculeusement évité grâce au sang-froid et au professionnalisme de l’armée rwandaise qui a su repousser les manifestants sans tirer un seul coup de feu. Face aux preuves, le gouverneur militaire de Goma a donné l’ordre à la police anti-émeute congolaise de disperser la foule et de l’empêcher de franchir illégalement la frontière.

“Nous manifestons contre l’incursion du M23 en République démocratique du Congo. Nous demandons au gouvernement de nous fournir des uniformes (militaires) et des armes pour aller combattre” contre l’armée rwandaise, a déclaré à l’Agence France Presse un membre de la société civile congolaise. , sous les applaudissements des dizaines d’autres qui l’entouraient.

En fin d’après-midi, une manifestation de plusieurs centaines de personnes a eu lieu dans la capitale Kinshasa pour exiger la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23, et demander au président congolais Félix Tshisekedi de rompre le silence. Quelques heures plus tard, le gouvernement congolais hausse le ton, “condamnant” dans un communiqué “la participation des autorités rwandaises au soutien, au financement et à l’armement de cette rébellion” et promettant de défendre “chaque centimètre carré” de son territoire.
Rébellion politique militaire à majorité tutsi vaincue par Kinshasa en 2013, le M23 a repris les armes fin 2021, accusant les autorités congolaises de ne pas respecter un accord de démobilisation et de réinsertion de ses combattants. Le président Tshisekedi a tenté d’engager un dialogue avec ce mouvement armé mais la société civile, les chefs militaires rwandais et les terroristes rwandais des FDLR l’ont bloqué, désireux de déclencher une guerre contre le Rwanda.

Malgré diverses allégations du gouvernement congolais, aucune preuve n’a été présentée de l’implication directe ou indirecte du Rwanda. Pour le moment, le président Paul Kagame est en réserve sur cette vague de pure haine ethnique qui fait des victimes innocentes, mais a ordonné à trois divisions d’infanterie, deux artillerie lourde et diverses unités de carrosserie de se positionner en défense de la frontière avec le Congo.

Paul Kagame fait aujourd’hui l’objet de critiques internationales pour avoir signé avec la Grande-Bretagne un accord qui prévoit l’accueil au Rwanda de milliers d’immigrants déportés d’Angleterre (dont des réfugiés ukrainiens) moyennant paiement. Le Saint-Père François et les archevêques de l’Église d’Angleterre de Cantorbéry et d’York ont qualifié cet accord d'”immoral” et demandent qu’il ne soit pas honoré. Sous la pression, le gouvernement britannique a suspendu la première expulsion d’immigrants et de réfugiés qui devaient gagner le Rwanda aujourd’hui.
La manifestation de Goma et le massacre de civils innocents font partie d’une stratégie préméditée élaborée par des membres extrémistes de la société civile.

Le mouvement autoproclamé de jeunesse citoyenne LUCHA est particulièrement actif, qui promeut depuis des années une campagne de fake news et de haine ethnique en invitant la population congolaise à exterminer la minorité tutsi du Congo et à attaquer le Rwanda voisin, selon les rapports des services de renseignement régionaux. prestations de service.

Dans les horribles événements de Goma, la LUCHA aurait joué un rôle de premier plan de concert avec les terroristes rwandais des FDLR qui dominent la scène politique, militaire et économique de l’est du Congo. Pour recueillir le soutien, la sympathie et les fonds de l’Occident, cette organisation de jeunesse extrémiste utilise un double langage en se présentant comme une association qui promeut la paix, les droits de l’homme et la coexistence des peuples de la région.

La LUCHA tente d’organiser d’autres manifestations dans l’est du Congo, à Kinshasa et dans d’autres villes du pays de concert avec les hauts responsables politiques et militaires du groupe terroriste FDLR et les chefs de l’armée congolaise. Leur objectif est de créer les conditions d’un génocide de la minorité tutsi vivant au Congo et de déclencher une guerre avec le Rwanda voisin. Sur internet, un réseau de sympathisants de la LUCHA (à titre personnel) diffusent des messages d’incitation au génocide et à la haine ethnique, ainsi qu’une avalanche de fake news notamment que l’armée rwandaise a déjà envahi le Congo, dans une localité (évidemment) inconnue.

Ces associations de la société civile congolaise sont responsables de l’aggravation de la situation déjà tendue entre le Congo et le Rwanda. Ils ont déjà atteint (grâce à la complicité des chefs militaires et du parlement congolais) l’objectif de neutraliser effectivement le président Félix Tshisekedi. Au cours des semaines précédentes, le chef de l’Etat a tenté d’engager des pourparlers de paix avec le M23 et d’apaiser les tensions avec le Rwanda. Maintenant, il est en fait réduit au silence et à l’impuissance.

L’est du pays est aux mains d’associations extrémistes à vocation ethnique, de généraux corrompus et de terroristes rwandais qui tentent par tous les moyens de faire le g uerra avec le Rwanda. Folie étant donné que l’armée congolaise a un dixième des chances de victoire de l’armée ukrainienne. L’Ouganda a déjà clairement indiqué son soutien militaire au Rwanda en cas de tentative d’invasion par le Congo, tandis que l’Angola a clairement indiqué qu’il ne tolérerait plus de provocations congolaises.

Fulvio Beltrami

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