Honteux d’être européen. Rassemblement à Tripoli à la demande confidentielle de l’UE (M. A. Goni)

Il y a deux nuits à Tripoli, sur ordre des autorités locales, les milices libyennes ont lancé une rafle de près de deux mille migrants et réfugiés qui dormaient près d’un des sièges du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Des migrants, dont des femmes enceintes et de jeunes enfants, ont été conduits dans des structures placées sous le contrôle de la Direction de la lutte contre les migrations illégales (DCIM) du ministère libyen de l’Intérieur, théâtre d'”horreurs indicibles” selon les Nations unies. Le nouveau chef du département, le gestionnaire du bâtiment Al-Khoja, déjà soupçonné par les organisations internationales et divers rapports de l’ONU d’être au centre d’un réseau de trafiquants d’êtres humains, a donné l’ordre d’agir ces dernières heures.

Pour accélérer les opérations, plus ou moins directement, une demande de l’Union européenne ces dernières semaines – par l’intermédiaire de l’envoyé de Bruxelles en Libye – pour des raisons de sécurité suite à des moments de tension entre certains migrants et le personnel de sécurité à l’extérieur du bâtiment du HCR. Au lieu d’arrêter les individus responsables des émeutes, comme au contraire, selon la reconstruction d’Avvenire, le commissaire des Nations unies avait demandé, les propos du 8 décembre dernier de l’ambassadeur de l’UE Sabadell via Twitter “Nous demandons aux autorités libyennes de garantir la sécurité et protéger les gens et les habitants”, ils auraient donné le feu vert à Tripoli pour procéder à la déportation massive, comme cela s’était déjà produit il y a quelques mois, lorsque 4 000 réfugiés ont été jetés dans des camps de prisonniers.

La tentative des jours plus tard du ton plus doux de l’ambassadeur lui-même était donc vaine: “Nous sommes préoccupés par les violations des droits des migrants, notamment les détentions arbitraires dans des conditions inacceptables. Nous saluons le travail de l’ONU, dont le HCR, qui fournit une assistance et une protection humanitaires et nous demandons aux autorités libyennes de les faciliter”.

Maria Anna Goni