Journée internationale des droits de l’homme : l’UE lance un plan de 1,5 milliards d’euros pour la promotion des valeurs universels. Les messages des leaders européens et de l’ONU.

À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme – célébrée hier, le 10 décembre – et parallèlement au Sommet européen pour la démocratie, l’UE lance le programme « Global Europe Human Rights and Democracy ». La protection des libertés fondamentales, la démocratie et l’état de droits sont les piliers du programme approuvé pour la période 2021-2027. La promotion et la sauvegarde de l’universalité des droits de l’homme, l’éradication des violations et des abuses de ces derniers, tout comme la défense du plein exercice des libertés de tous les citoyens – y compris la liberté de la presse et d’expression – restent parmi les priorités de l’Union des 27.

« Réduire les inégalités, promouvoir les droits de l’homme » est le thème de la Journée des droits de l’homme 2021. « Personne ne devrait être laissé à l’arrière et aucun droit humain devrait être ignoré », les mots du vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, au nom de l’UE. « Cette journée – continue-t-il – nous rappelle combien ces droits soient universels, indivisibles, inaliénables, interdépendants et interconnectés. Elle nous rappelle, toutefois, que ces droits ne peuvent pas être tenus pour acquis et qu’ils doivent être toujours défendus. L’UE poursuivra avec sa défense de l’universalité des droits de l’homme, en s’opposant à toute tentative de compromettre les engagements internationaux ». Leader mondial dans la défense des droits de l’homme, l’Union européenne poursuit son action de sauvegarde des droits de chacun comme « impératif de la dignité humaine et pierre angulaire de la démocratie » et, par le biais du nouveau plan, elle renouvelle son engagement et sa lutte contre toute discrimination et marginalisation, phénomènes accentuées par la crise socioéconomique engendrée par la pandémie.

« « Ces deux dernières années ont tristement illustré le coût intolérable des inégalités croissantes », affirme la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet. Des inégalités que la Déclaration universelle des droits de l’homme – adoptée par l’Assemblée générale il y a 73 ans – visait à éradiquer dans ses efforts pour bâtir un monde meilleur. « La pandémie a suscité une augmentation effrayante des inégalités – ajoute-elle – entraînant des taux de transmission et de mortalité disproportionnés dans les communautés les plus marginalisées, tout en contribuant à l’augmentation des niveaux de pauvreté, à l’aggravation de la faim et à l’effondrement du niveau de vie ». Les femmes, les travailleurs à faible revenu, les jeunes et les personnes âgées, les personnes handicapées, ainsi que les membres des minorités ethniques, raciales et religieuses sont ceux qui payent le prix le plus haut des disparités sociales. Et selon les prévisions, la plupart des pays développés devraient connaître une croissance en 2022, tandis que les pays aux revenus les plus faibles devraient connaître une récession continue, creusant encore davantage le fossé entre leurs populations. Une autre source d’inquiétude, concernant l’écart entre les pays riches et les pays pauvres, est représentée par les inégalités choquantes en matière de couverture vaccinale : au 1er décembre, « à peine 8 % des adultes avaient reçu une dose de vaccin dans les familles à faible revenu, contre 65 % dans les pays à revenu élevé ».

Il faut mentionner aussi les effets dévastateurs de la crise environnementale, responsable elle aussi de discriminations, d’exclusion et d’inégalités. Avec 389 catastrophes liées au climat en 2020, entrainant la mort de plus de 15 000 personne, affectant des graves conséquences sur 98 millions de personnes et des dommages économiques de 171 milliards de dollars, l’impact du climat sur les droits de l’homme s’est fait sentir comme jamais auparavant. Dans ce tissu social profondément marqué par des innombrables inégalités s’inscrit le Programme commun de l’ONU annoncé par le Secrétaire des Nations Unies en septembre dernier : un appel à une solidarité renouvelée entre les peuples et les générations futures ; une invitation à la défense des droits de l’homme, à une gestion plus précise et équilibrée des questions liées à la paix, au développement et à la santé de notre planète, en utilisant une approche multilatérale qui soit capable de relever les défis de notre époque. Tout cela parce que, comme l’a souligné Michelle Bachelet, « l’égalité signifie que nous acceptons notre diversité et exigeons que tout le monde soit traité sans aucune discrimination. L’égalité est une question d’empathie et de solidarité. C’est aussi comprendre que, du fait de notre appartenance commune à l’humanité, la seule manière d’avancer est d’œuvrer ensemble pour le bien commun.  En cette Journée des droits de l’homme, je vous invite tous à vous joindre aux efforts visant à renforcer l’égalité pour tous, partout, pour que notre reprise face à la crise soit meilleure, plus juste et plus verte ».

Arianna Barile