La guerre en Ukraine est une folie, l’hypothèse de l’escalade nucléaire est une double folie. François ému par les charniers d’Izyum

Le pape François a de nouveau condamné la “folie” de la guerre qui conduit certains à “penser aux armes nucléaires”. Dans la catéchèse proposée aux pèlerins qui se pressaient sur la place Saint-Pierre pour l’audience générale, François a proposé une réflexion consacrée à son récent voyage au Kazakhstan, soulignant comment le pays asiatique a fait des “choix très positifs”, comme dire “non” à armes nucléaires et « celle de bonnes politiques énergétiques et environnementales ».

“C’était courageux – a-t-il ajouté au pied levé -. A l’heure où cette guerre tragique qui fait penser à certains aux armes nucléaires, c’est de la folie!, il y a les choix très positifs faits par le pays visité comme dire non aux armes nucléaires et celui de la bonne énergie et politiques environnementales. Courageux – dit-il – à un moment où la guerre tragique fait penser à cette folie, il a dit non”.

Revenant sur la visite au Kazakhstan, le Pape a rappelé que “la raison principale du voyage était de participer au Congrès des responsables des religions traditionnelles du monde”. “Cette initiative – a-t-il souligné – est menée depuis vingt ans par les autorités du pays, qui se présente au monde comme un lieu de rencontre et de dialogue, en l’occurrence au niveau religieux, et donc comme un protagoniste de la promotion de la paix et de la fraternité humaine. C’est la septième édition. Trente ans d’indépendance et ils ont déjà fait sept éditions”. Cela “signifie mettre les religions au centre de l’engagement pour construire un monde où la diversité est écoutée et respectée. Ce n’est pas du relativisme. Et cela doit être reconnu au gouvernement kazakh qui, après s’être affranchi du joug du régime athée, propose désormais une voie de civilisation qui tienne la politique et la religion ensemble, sans les confondre ni les séparer, condamnant clairement l’intégrisme et l’extrémisme”.

Le Pape a ensuite expliqué aux fidèles et pèlerins présents place Saint-Pierre que “le Congrès a discuté et approuvé la Déclaration finale, qui s’inscrit dans la continuité de celle signée à Abou Dhabi en février 2019 sur la fraternité humaine. J’aime interpréter ce pas en avant comme le fruit d’un cheminement qui part de loin : je pense naturellement à la rencontre historique interreligieuse pour la paix convoquée par saint Jean-Paul II à Assise en 1986, tant elle a été critiquée par ceux qui ne l’ont pas avoir la clairvoyance; Je pense au regard clairvoyant de saint Jean XXIII et de saint Paul VI ; et aussi à celle des grandes âmes des autres religions – je me borne à me souvenir du Mahatma Gandhi. Mais comment ne pas se souvenir de tant de martyrs, hommes et femmes de tout âge, de toute langue et de toute nation, qui ont payé de leur vie leur fidélité au Dieu de paix et de fraternité? On le sait: les moments solennels sont importants, mais ensuite c’est l’engagement au quotidien, c’est le témoignage concret qui construit un monde meilleur pour tous”.

“Je voudrais souligner – a-t-il ajouté – la terrible situation de l’Ukraine tourmentée”. “Le cardinal Krajewski y est allé pour la quatrième fois, il m’a téléphoné hier, il aide dans la région d’Odessa. Il m’a parlé de la douleur du peuple, des monstruosités et des cadavres torturés qu’ils trouvent, unissons-nous à ce peuple si martyrisé », a poursuivi François, rapportant le rapport de son aumônier, qui a échappé samedi dernier à une fusillade à Zaporiyia tout en apportant de l’aide.

“En plus du congrès – a également noté François – ce voyage m’a donné l’occasion de rencontrer les autorités du Kazakhstan et l’Église qui vit sur cette terre. Après avoir rendu visite au Président de la République – que je remercie encore pour sa gentillesse -, nous nous sommes rendus dans la nouvelle salle de concert, où j’ai pu m’entretenir avec les gouvernants, les représentants de la société civile et le corps diplomatique. J’ai souligné la vocation du Kazakhstan à être un pays de rencontre : en effet, environ cent cinquante ethnies cohabitent et plus de quatre-vingts langues y sont parlées ». « Cette vocation, qui est due à ses caractéristiques géographiques et à son histoire, a été accueillie et accueillie – a noté le pape Bergglio au cours de son voyage – comme un voyage qui mérite d’être encouragé et soutenu. Aussi bien que j’ai espéré que la construction d’une démocratie de plus en plus mature, capable de répondre efficacement aux besoins de toute la société, puisse se poursuivre”.

Ainsi, une ferme condamnation de la guerre ressort des propos du pape, mais aussi un jugement positif pour le choix du pays de dire non aux armes nucléaires. À cet égard, François a observé: “En cela, il a été courageux. A l’heure où cette guerre tragique fait penser à l’arme nucléaire, cette folie !, ce pays a dit non à l’arme nucléaire”. Mais l’émotion du pape se fait également jour devant les informations de première main reçues sur “la méchanceté et les monstruosités, les cadavres torturés qu’ils emportent”.