La mondialisation navigue “sans route commune”. L’analyse proposée par François aux évêques focolarini

“Face aux ‘ombres d’un monde fermé’, où de nombreux rêves d’unité ‘se brisent’, où manque ‘un projet pour tous’ et où la mondialisation navigue ‘sans voie commune’, où le fléau de la pandémie risque d’exaspérer les inégalités , l’Esprit nous appelle à ‘avoir l’audace, la parrhesia, à être un’ ». Le pape François a proposé ce diagnostic alarmant lorsqu’il a reçu des évêques amis du Mouvement des Focolari dans la salle des Papes du Palais apostolique du Vatican.

“Osez l’unité. Partant de la conscience que l’unité est un don”, a suggéré le Pontife.
“L’unité que Jésus-Christ nous a donnée et nous donne n’est pas unanime, elle ne s’entend pas à tout prix. Elle obéit à un critère fondamental, qui est le respect de la personne, le respect du visage de l’autre, surtout du pauvre, du petit, des exclus », a expliqué Bergoglio, rappelant que “le pape et les évêques ne sont pas au service d’un unité, d’une “uniformité”, mais du mystère de communion qu’est l’Église dans le Christ et dans l’Esprit Saint, l’Église comme Corps vivant, comme peuple en chemin dans l’histoire et en même temps au-delà de l’histoire. Des personnes envoyées dans le monde pour témoigner du Christ”. “Chers frères – a-t-il souligné – ceci, pouvons-nous dire, est le rêve de Dieu. Et son plan pour réconcilier et harmoniser tout et tous en Christ. C’est aussi le rêve de la fraternité, auquel j’ai dédié l’Encyclique Frères Tous. Face aux “ombres d’un monde fermé”, où de nombreux rêves d’unité “se brisent”, où “un projet pour tous” fait défaut et où la mondialisation navigue “sans voie commune”, où le fléau de la pandémie risque d’exaspérer les inégalités, l’Esprit nous appelle à avoir l’audace d’être un, comme le dit le titre de votre rencontre. Osez l’unité”.

A l’occasion, le Pape François a également salué les évêques connectés en ligne, c’est-à-dire qui ont participé “de loin” (181 de 45 pays et 70 Eglises et communautés ecclésiales, ndlr) et a également prié pour un prompt rétablissement du cardinal de Bangkok François Xavier Kovithavanij, “qui n’a pas pu venir à cause de sa maladie”.

Le Pape a ensuite rappelé la manière et les domaines dans lesquels le fondateur de l’ Workuvre de Marie, ou Mouvement des Focolari, a toujours cultivé le sens et le service de l’unité : unité dans l’Église, unité entre tous les croyants, unité dans le monde entier, “en cercles concentriques”. Et il associa ce style à la définition que le Concile Vatican II donna de l’Église : “le sacrement, c’est-à-dire le signe et l’instrument de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain”.

Au milieu des lacérations et des destructions de la guerre, l’Esprit a déposé un germe de fraternité, de communion dans le jeune cœur de Chiara. Une graine qui s’est développée et a grandi à partir de ce groupe d’amis à Trente, attirant des hommes et des femmes de chaque langue et nation avec la puissance de l’amour de Dieu, qui crée l’unité sans annuler la diversité, en fait, en les améliorant et en les harmonisant. “Nous, évêques, a-t-il conclu, sommes au service du peuple de Dieu, afin qu’il se construise dans l’unité de la foi, de l’espérance et de la charité”.