La Mostra de Venise, une 77è édition de cinéma au féminin

Malgré la pandémie de coronavirus, rien n’arrête les stars. Le tapis rouge a bien été déroulé à Venise pour la célèbre Mostra, premier festival de cinéma à se tenir depuis la crise sanitaire mondiale.

Depuis le 2 septembre, le Palais du cinéma de la Sérénissime et le Lido de Venise accueillent l’évènement organisé par la Biennale de Venise et dirigé par Alberto Barbera, et son lot de célébrités qui se sont déplacés malgré le Covid-19. Pour cette 77è édition, sur les 62 films projetés, 18 sont en compétition officielle pendant ces dix jours, dont de nombreux qui font la part belle aux figures féminines.

Alors qu’en 2018 il n’avait accueilli qu’une seule réalisatrice en compétition, le plus ancien festival du monde, dont le jury est présidé cette année par Cate Blanchett, semble bel et bien décidé à se féminiser. Pour cette édition, huit de ces longs et courts-métrages en lice sont en effet dirigés par des femmes. “Une nouveauté sans précédent” a confié le directeur du festival.

C’est l’actrice italienne Anna Foglietta (photo) qui a ouvert le festival ce mercredi en tant que maître de cérémonie lors de l’inauguration de cette Mostra de Venise, et elle aussi qui la conclura le 12 septembre lors de la soirée de remise des prix et de l’annonce du gagnant du Lion d’or.

Les films en compétition sont :

“Le sorelle Macaluso” d’Emma Dante (Italie)
Tiré de la pièce de théâtre éponyme présentée au Festival d’Avignon en 2014, “Le sorelle Macaluso” suit cinq sœurs nées et élevées dans la périphérie de Palerme, en Sicile, qui se retrouvent aux funérailles de l’une d’elles et évoquent leurs rêves et leurs frustrations.

“The world to come” de Mona Fastwold (USA)
Au milieu du XIXe siècle, dans la campagne de l’Etat de New York, Abigail (Katherine Waterston) vit dans une ferme avec son mari Dyer (Casey Affleck). Abigail tombe amoureuse de la nouvelle voisine Tallie (Vanessa Kirby), qui a loué une ferme dans le voisinage avec son mari Finney (Christopher Abbott).

“Nuevo orden” de Michel Franco (Mexique/France)
Une fête de famille est interrompue par l’arrivée d’importuns, prétexte au portrait d’une famille aisée qui veut échapper au chaos de la vie quotidienne à Mexico. Un film signé du Mexicain Michel Franco, prix du meilleur scénario à Cannes en 2015 pour “Chronic”.

“Amants” de Nicole Garcia (France)
L’actrice et réalisatrice française revient à Venise deux ans après y avoir été membre du jury présidé par Guillermo Del Toro avec l’histoire d’un couple formé par Lisa (Stacy Martin) et Simon (Pierre Niney) qui se séparent avant que leurs destins ne se croisent à nouveau des années plus tard.

“Laïla in Haifa” d’Amos Gitaï (Israël/France)
Le réalisateur israélien Amos Gitaï, prix Robert Bresson à la Mostra en 2013, entraîne les spectateurs lors d’une nuit fatidique dans une discothèque du port de Haïfa. Une occasion de voir un instantané dans l’un des derniers endroits où Israéliens et Palestiniens interagissent encore.

“Dear comrades” d’Andreï Kontchalovsky (Russie)
Tiré d’une histoire vraie, “Chers camarades”, revient sur la fusillade survenue lors d’une manifestation pacifique d’ouvriers à l’usine de locomotives de Novotcherkassk en Russie en juin 1962, qui fit de nombreux morts et blessés. Le réalisateur russe a reçu le Lion d’argent du meilleur réalisateur à Venise en 2016 pour “Paradis”.

“Les amants sacrifiés” de Kiyoshi Kurosawa (Japon)
A l’aube de la Seconde Guerre Mondiale, Yusaku Fukuhara, petit notable du port de Kobe, décide de se rendre en Mandchourie. A son retour de Chine, il n’est plus le même et agit étrangement. Par l’un des grands noms du cinéma japonais, lauréat en 2015 à Cannes du prix Un certain regard pour “Vers l’autre rive”.

“Sun children” de Majid Majidi (Iran)
Ce film qui suit des enfants contraints de voler pour survivre marque le retour du réalisateur iranien Majid Majidi, auteur notamment de “Enfants du ciel” (1997), nominé pour l’Oscar du meilleur film étranger.

“Pieces of a woman” de Kornel Mundruczo (Canada/Hongrie)
Martha et Sean Carson (Vanessa Kirby et Shia LaBeouf), un couple de Boston, voient leur vie radicalement bouleversée lors d’un accouchement à domicile qui tourne mal. Le réalisateur hongrois a remporté le prix Un certain regard à Cannes en 2014 avec “White God”.

“Miss Marx” de Susanna Nicchiarelli (Italie/Belgique)
L’histoire d’Eleanor (Romola Garai), la fille cadette de Karl Marx, belle, cultivée et passionnée, qui fut parmi les premières à défendre les droits des femmes et les idées socialistes en participant aux luttes ouvrières.

“Padrenostro” de Claudio Noce (Italie)
En 1976 à Rome, la vie de Valerio, 10 ans, est bouleversée quand il assiste avec sa mère à un attentat terroriste contre son père. “Padrenostro” est le troisième long-métrage du réalisateur italien Claudio Noce, qui a remporté un European Film Award en 2005 pour son court-métrage “Aria”.

“Notturno” de Gianfranco Rosi (Italie/France/Allemagne)
Filmé sur une période de trois ans en Syrie, en Irak, au Kurdistan et au Liban, “Notturno” suit plusieurs personnages vivant à proximité de différentes zones de guerre au Moyen-Orient, qui essayent de retrouver une vie normale. Gianfranco Rosi a remporté l’Ours d’or à Berlin en 2016 pour son documentaire “Fuocoammare” et le Lion d’or en 2013 pour “Sacro GRA”.

“Never gonna snow again” de Malgorzata Szumowska et Michal Englert (Pologne/Allemagne)
En Pologne, Zhenia, un masseur ukrainien, devient une sorte de gourou dans la résidence où ses riches clients mènent une vie triste et sans relief. La réalisatrice polonaise Malgorzata Szumowska a décroché l’Ours d’argent de la meilleure réalisation à Berlin en 2015 pour son film “Body”.

“The disciple” de Chaitanya Tamhane (Inde)
Un chanteur observe scrupuleusement les traditions transmises par son maître et son père, jusqu’à ce que les fracas de la vie dans la mégalopole de Mumbai se mettent en travers de sa vocation musicale. Le jeune réalisateur indien s’était vu décerner en 2014 à Venise le Lion du Futur du meilleur premier film pour “Court” (“En instance”).

“And tomorrow the entire world” de Julia von Heinz (Allemagne/France)
Une vague de violence raciste déferle sur l’Allemagne. Luisa est membre d’un mouvement antifasciste violemment opposé aux néonazis. A travers son engagement, elle essaye aussi d’impressionner Alfa, le garçon qu’elle aime.

“Quo vadis, Aïda?” de Jasmila Zbanic (Bosnie-Herzégovine)
Bosnie, 1995, durant les guerres qui ont conduit à la fin de la Yougoslavie, un film de la réalisatrice bosnienne Jasmila Zbanic lauréate de l’Ours d’or à Berlin en 2006 pour “Sarajevo, mon amour”.

“Nomadland” de Chloé Zhao (USA)
Adapté du livre de Jessica Bruder, “Nomadland” suit la trajectoire de Fern (Frances McDormand), qui s’aventure hors de sa petite ville rurale du Nevada pour vivre en marge des normes traditionnelles. La réalisatrice américaine d’origine chinoise Chloé Zhao a été récompensée en 2017 par le Grand prix au Festival du cinéma américain de Deauville pour “The Rider”.

“In between dying” de Hilal Baydarov (Azerbaïdjan)
L’histoire d’amour de Davud, une jeune homme des campagnes d’Azerbaïdjan qui essaye de trouver sa “vraie” famille.