La recherche de Dieu est ancrée dans la nature humaine. Le pape François cite Van Gogh

Les Mages “défient Hérode”, “ils nous enseignent qu’il nous faut une foi courageuse, prophétique, qui n’a pas peur de défier la logique obscure du pouvoir et devient une graine de justice et de fraternité dans une société où, encore aujourd’hui, beaucoup d’Hérode sèment mort et ils massacrent les pauvres et les innocents, dans l’indifférence de beaucoup”. Le pape François l’a dénoncé dans l’homélie de la messe célébrée à Saint-Pierre en la solennité de l’Épiphanie.

“L’homme se mêle au désir”, rappelle le Pape pour qui le désir guérit de la dictature des besoins. Le désir qui secoue l’homme est une image qui atteint le cœur pour repartir avec un nouvel enthousiasme même dans la foi. Selon François, les mages nous laissent quatre enseignements importants.

La première, a expliqué le pape François dans son homélie à l’occasion de la solennité de l’Épiphanie, est qu'”il faut toujours repartir chaque jour, dans la vie comme dans la foi, car la foi n’est pas une armure qui engage, mais un voyage fascinant, un mouvement continu et agité, toujours à la recherche de Dieu”. De plus, “les Mages défient Hérode” et ainsi “ils nous enseignent qu’il nous faut une foi courageuse, prophétique, qui ne craint pas de défier la sombre logique du pouvoir et devienne une semence de justice et de fraternité dans une société où, même aujourd’hui, beaucoup d’Hérode sèment la mort et massacrent les pauvres et les innocents, dans l’indifférence de beaucoup”, a affirmé Bergoglio. Encore une fois, les Mages “nous incitent à emprunter de nouveaux chemins – a observé le Pape -. C’est la créativité de l’Esprit, qui fait toujours de nouvelles choses. C’est aussi une des tâches du Synode : cheminer ensemble dans l’écoute, afin que l’Esprit suggère des chemins nouveaux, des chemins pour porter l’Evangile au cœur de ceux qui sont indifférents, loin, de ceux qui ont perdu l’espérance mais sont à la recherche de ce que les mages ont trouvé”.

Enfin, les Mages adorent l’Enfant en nous rappelant que “le désir de Dieu ne grandit que lorsque nous nous tenons devant Dieu – a dit le Pape -. Parce que seul Jésus guérit les désirs. De quoi? De la dictature des besoins. Le cœur, en effet, devient malade lorsque les désirs ne coïncident qu’avec les besoins. Dieu, d’autre part, élève les désirs; elle les purifie, les guérit, les guérit de l’égoïsme et nous ouvre à l’amour pour lui et pour les frères”.

Enfin, l’invitation: “Ne donnons pas à l’apathie et à la résignation le pouvoir de nous enfermer dans la tristesse d’une vie plate – a exhorté le Pape -. Le monde attend des croyants un nouvel élan vers le Ciel”.

Dans son homélie, le Pape a cité Benoît XVI et aussi Van Gogh, le “grand peintre”, “a écrit que le besoin de Dieu le poussait à sortir la nuit pour peindre les étoiles. Oui, parce que Dieu nous a fait ainsi: pétris de désir; orienté, comme les mages, vers les étoiles”.

A l’Angélus, surplombant la place Saint-Pierre, il a ensuite ajouté: “Si nous restons toujours au centre de tout avec nos idées et supposons que nous nous vantons de quelque chose devant Dieu, nous ne le rencontrerons jamais pleinement, nous ne viendrons pas l’adorer. . Si nos exigences ne tombent pas, si vanités, obstacles, courses au dépassement, nous adorerons aussi quelqu’un ou quelque chose dans la vie, mais ce ne sera pas le Seigneur!”.

“Si, au contraire, nous abandonnons notre prétention à l’autosuffisance, si nous nous faisons petit à l’intérieur, alors nous retrouverons l’étonnement d’adorer Jésus. Car l’adoration – a-t-il souligné – passe par l’humilité du cœur : ceux qui ont envie de dépasser, ne remarquent pas la présence du Seigneur. Jésus passe et est ignoré, comme cela arrivait à beaucoup à cette époque, mais pas aux mages”.