Le Brexit et l’adieu du Royaume-Uni au Programme Erasmus

Il est désormais officiel : le Royaume-Uni est hors de l’Union européenne et, avec elle, aussi le programme Erasmus, le plus grand programme pour la mobilité des étudiants universitaires européens. Suite à l’accord sur le Brexit du 24 décembre dernier, le gouvernement britannique a en effet décidé d’interrompre la participation du Royaume-Uni au programme Erasmus et au Corps européen de solidarité. Ce dernier est constitué de projets financés par l’UE pour les jeunes qui souhaitent participer à des expériences d’aide aux communautés européennes et non.

Dire adieu à un programme de tel succès a été « un choix difficile », a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson. Le programme, né plus d’il y a 30 ans, a donné l’opportunité de faire des échanges universitaires à l’intérieur de l’UE à près de 9 millions d’étudiants grâce aux fonds de l’Union. La grande participation du Royaume-Uni se traduisait dans près de 17mille étudiants chaque année, tandis que 32mille jeunes européens partaient pour leur Erasmus au Royaume-Uni.

Les raisons à la base de l’adieu du Royaume-Uni à ce programme de mobilité des jeunes semblent être, selon l’avis de Johnson, les coûts extrêmement élevés du programme et l’indisponibilité de l’Union européenne à négocier avec le Pays sortant sur ce sujet. La réaction de la Premier ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a été forte : « Mettre fin à la participation du Royaume-Uni à l’Erasmus – une initiative qui a élargi les opportunités et les horizons pour un très grand nombre de jeunes – représente un vandalisme culturel de la part du gouvernement britannique ».

Au lendemain du vote sur le Brexit, le Président de Erasmus Student Network Italie, Vittorio Gattari, avait exhorté le Royaume-Uni à garder le programme : « Il faut faire tout le nécessaire afin de ne pas priver de milliers de jeunes d’un droit, celui de vivre l’expérience Erasmus, qui permet d’étudier, de travailler et de se former dans un contexte international, communautaire, ouvert et que toutes les donnés révèlent être extraordinairement positif en termes de développement de compétences transversales et d’opportunités de trouver un emploi ». Dans la foulée des mots de Gattari, la décision du Royaume-Uni de se retirer du programme Erasmus risque de représenter aujourd’hui un obstacle pour beaucoup d’européens qui désiraient effectuer une période d’études dans les universités anglaises. Une occasion qui, très souvent, offre la possibilité aux jeunes européens de la soi-disant « génération Erasmus » de s’ouvrir des nouvelles voies pour leur avenir d’étude et d’emploi.

Le programme Alan Turing, du nom du célèbre mathématicien britannique, va remplacer le programme Erasmus. Ce nouveau programme ne concernera plus l’Union européenne, mais le monde entier, car il permettra, assure-t-il Johnson, « aux étudiants anglais d’étudier dans les meilleures universités du monde ».

Les étudiants universitaires de l’Irlande du Nord, la seule zone du Royaume-Uni pour laquelle sont prévus des accords différents pour le Brexit, pourront encore bénéficier du programme Erasmus. Bien évidemment, tous les jeunes dont le programme Erasmus a déjà été lancé ou financé pourront le poursuivre.

Arianna Barile