Le Liban est resté dans le noir en raison du manque de carburant. Le black-out affecte la quasi-totalité du territoire national

Le Liban a plongé dans un black-out total après que les deux plus grandes centrales électriques encore en activité ont épuisé leurs réserves de fioul : la centrale de Zahrani et la centrale de Deir Ammar. On tentera d’utiliser la réserve de fioul de l’armée pour les réactiver temporairement.

“Ces derniers mois – reconstitue l’AGI – le pays a vu le carburant disponible diminuer de plus en plus : les familles et les entreprises qui peuvent se le permettre se sont équipées de groupes électrogènes privés fonctionnant au diesel, une opération qui devient de plus en plus chère”.

Suite à l’explosion du port de Beyrouth, le Pays du Cèdre connaît depuis près de deux ans la pire crise économique et financière de son histoire et il n’y a pas d’issue. Selon la Banque mondiale, il s’agit de l’une des trois pires crises que le monde ait connues au cours des 150 dernières années.

De nombreux Libanais ont même du mal à se procurer du pain, dont le prix ne cesse d’augmenter précisément à cause de la pénurie de carburant. Le pain coûtait autrefois environ 1500 lires, l’équivalent d’environ 80 centimes; aujourd’hui, il coûte 6 000 lires, environ 3,35 euros.

Actuellement, environ les trois quarts de la population vivent dans la pauvreté, la monnaie locale a perdu plus de 90 % de sa valeur et l’inflation a grimpé en flèche. A peser, la dette publique insoutenable (174%) qui a des conséquences sur les réserves de change, qui en cascade impactent les approvisionnements en carburant et en médicaments.

Le Premier ministre Najib Mikati, qui vient de prendre ses fonctions, a repris les pourparlers avec le Fonds monétaire international et est prêt à rouvrir les négociations avec ses créanciers après un arrêt de plus d’un an causé par la longue crise politique qui a laissé le Pays du Cèdre sans un gouvernement en plein essor. Pendant ce temps, la communauté internationale continue d’offrir une aide au développement à condition que le Liban mette en œuvre des réformes pour mettre fin aux dépenses inutiles et à la corruption.

Le Parlement européen a récemment menacé de sanctionner les fonctionnaires impliqués dans la corruption et entravant les réformes. Mais la crainte est que Mikati ne parvienne pas à apporter des changements significatifs et que, au mieux, il trouve des solutions temporaires, sans s’attaquer aux causes profondes de la crise actuelle.

Source : Agi