Le Pape espère “un remède aux grands virus humains et socio-économiques”

Le Covid-19 “a mis à nu la grande inégalité qui règne dans le monde: l’inégalité des opportunités, des biens, de l’accès à la santé, à la technologie, à l’éducation – des milions d’enfants ne peuvent pas aller à l’école- et ainsi de suite” a de nouveau dénoncé le Pape François à l’occasion de la dernière audience générale de ce mois de septembre, consacré aux conséquences de la pandémie.

“Ces injustices ne sont ni naturelles ni inévitables” a-t-il souligné, mais “ce sont l’œuvre de l’homme, elles proviennent d’un modèle de croissance détaché des valeurs plus profondes. Et ça a fait perdre l’espérance à beaucoup de personnes et augmenter leurs incertitude et angoisse”. Depuis la Cour Saint-Damase du Palais apostolique, le Saint-Père a ainsi donné la stratégie à suivre : “pour sortir de la pandémie, nous devons trouver un remède non seulement pour le coronavirus, c’est important, mais également pour les grands virus humains et socio-économiques”.

Le Souverain pontife, en improvisant, a alors expliqué la théorie du verre : “l’important c’est que le verre se remplisse, et ainsi se déverse sur les pauvres, les autres, qui reçoivent alors des richesses”, sauf qu’il y a aujourd’hui ce phénomène, qu’il dénonce, qui fait que “le verre commence à se remplir, et quand il est plein il grossit, grossit, grossit, et ne coule jamais” pour les autres. Il a alors appelé à “se mettre au travail en urgence pour générer de bonnes politiques, dessiner des systèmes et organisations sociales qui promeuvent la participation, le soin, la générosité, plutôt que l’indifférence, l’exploitation et les intérêts individuels”, pour construire une “société solidaire et équitable” plus “saine”, une société “participative ou les derniers sont considérés comme les premiers”. Une “société qui respecte la diversité est beaucoup plus résistante à n’importe quel virus”.

Devant les 500 fidèles rassemblés pour l’Audience générale, il a exhorté à “reconnaître le Christ présent dans nos frères et soeurs pauvres et souffrants, à aller à leur rencontre, écouter leur cri et le cri de la terre qui s’en fait l’écho”.

Ces dernières semaines, a rappelé François, “nous avons réfléchi ensemble, à la lumière de l’Evangile, sur la façon dont guérir le monde qui souffre d’un mal-être” qui existait déjà mais “que la pandémie a accentué”. Chaque mercredi depuis début août, nous avons parcouru les voies de la dignité, de la solidarité et de la subsidiarité, des voies indispensables pour promouvoir la dignité humaine et le bien commun”.

“Nous nous sommes ancrés aux principes de la doctrine sociale de l’Église, en nous laissant guider par la foi, par l’espérance et par la charité”, espérant “ne pas voir ce chemin s’arrêter avec la fin du cycle de catéchèses”, “mais que nous puissions continuer à avancer ensemble, ‘en gardant le regard fixé sur Jésus’ (He 12, 2), qui sauve et guérit le monde”, lui qui “prend soin de tous sans distinction de race, de langue ou de nation”.