Le Pape François au coeur de l’Europe. Parolin: il demandera pardon aux Roms. Dans l’esprit de Don Tonino Bello

“Vendredi soir, le Pape François s’est rendu à la Basilique Sainte-Marie-Majeure pour confier, dans la prière, le prochain voyage à Budapest et en Slovaquie à Notre-Dame, Salus Populi Romani. À la fin, il est retourné à Sainte-Marthe”. C’est par ces mots que le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a décrit le geste qui précède à chaque fois les pèlerinages du pape François, qui en ont atteint 34.

En effet, le dimanche 12 septembre, François clôturera le Congrès eucharistique international à Budapest, puis il se rendra en Slovaquie jusqu’au 15 septembre. “Grande est l’attente de l’arrivée du Successeur de Pierre, qui”, dit le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin. “Nous invite à être une Église sortante, trouvant une langue capable de parler l’Évangile au monde. Šaštin – il remarques – sera un pèlerinage qui aura lieu après l’opération que le Pape a eue, donc dans un certain sens aussi pour remercier Notre-Dame pour le succès de cette intervention”.

“Le Pape lui-même – rappelle le secrétaire d’État répondant à Vatican News – lors de l’interview sur son voyage de retour d’Irak, a fait part de son désir, de son intention qui – comme cela arrive souvent avec les voyages – est née, dit-il, de la prière: le l’envie, l’intention d’aller présider la messe de clôture du Congrès eucharistique international à Budapest, qui avait déjà été reportée à cause du Covid, et puis justement, compte tenu de la proximité, d’aller aussi en Slovaquie et de visiter le pays”.

A Massimiliano Menichetti de Vatican News, Parolin souligne que “les Congrès eucharistiques sont des occasions de célébration, de réflexion, d’étude, d’approfondissement sur le mystère de l’Eucharistie, et donc le Congrès international de Budapest a aussi cet objectif” .

À cet égard, Parolin cite l’homélie que le pape François a prononcée – c’était en 2018 – à Molfetta, à l’occasion du 25e anniversaire de la mort de Don Tonino Bello et a ensuite dit, entre autres: “Dans chaque paroisse, dans chaque église cette inscription doit être affichée : ‘Après la messe, on ne vit plus pour soi, mais on vit pour les autres “”.

En Slovaquie, le Pape sera accueilli par une population dans laquelle la mémoire des saints Cyrille et Méthode est vivante: “une visite qui réaffirme le pont spirituel du dialogue entre l’Orient et l’Occident.

“La figure des saints Cyrille et Méthode est une figure – explique Parolin – qui a profondément caractérisé toute l’histoire de la nation slovaque: dans la Constitution elle-même, dans le préambule, en fait, ils sont mentionnés comme les Pères spirituels et culturels de la Nation. Et Jean-Paul II, dans le Slavorum Apostoli, parle d’eux comme d’un pont entre l’Orient et l’Occident. Ce que nous pouvons saisir de ces saints – et je crois que leur message est actuel, pérenne, entre autres, ils sont aussi Patrons de l’Europe, voulus par Jean-Paul II – c’est cette capacité d’abord à inculturer l’Evangile. Ils ont su parler aux gens de leur temps, ils ont su annoncer l’Evangile dans des catégories qui leur étaient accessibles, et c’est une invitation à faire ce que nous demande le Pape François en parlant d”Église sortante’, d’une Église qui doit être entièrement tournée vers l’évangélisation du monde : viser l’évangélisation du monde, c’est trouver le bon langage afin que le monde puisse recevoir l’annonce de l’Evangile. Donc, d’une part cette inculturation, cet élan missionnaire, et d’autre part aussi le fait de savoir insérer cette diversité de spiritualité, de formes expressives de spiritualité, de culture de la langue aussi dans l’unité catholique qui devient ainsi une unité symphonique et non uniforme”.

Parolin mentionne dans l’interview la rencontre en Slovaquie avec la communauté rom, signe de l’attention du Pape à cette réalité. “Il me semble – observe-t-il à cet égard – que cette rencontre s’inscrit dans la continuité de la rencontre que le Pape a eue il y a deux ans en Roumanie, avec la communauté rom, et où il a exprimé du plus profond de son cœur toute la douleur pour les souffrances dont cette communauté avait été l’objet, que cette communauté avait dû endurer au fil du temps : cette forte participation du Pape précisément à la douleur du peuple, et donc aussi la demande de pardon pour toute la responsabilité que nous pourrions avoir eu – l’Église ou les hommes d’Église qu’ils auraient pu avoir – dans cette situation. Et en même temps cela devient aussi, d’une part, attention à cette population, donc respect, mais aussi appréciation des valeurs qu’elles expriment – et ils sont nombreux : de la valeur de la famille à la valeur de solidarité, d’accueil, de soins aux personnes âgées etc”.

Enfin Parolin mentionne “la grande considération que le Pape a toujours accordée à la religiosité populaire, à la piété populaire mais surtout à la dévotion à Notre-Dame, qu’il a rencontrée directement en Amérique latine, en Argentine, un peu dans tous les pays de ce continent, mais qui est aussi fortement enracinée en Europe Le Sanctuaire de Šaštin est un exemple de l’importance de la dévotion à Notre-Dame pour la vie de foi d’un peuple, d’une communauté.

Et en même temps je souligne aussi le fait qu’il s’agit d’un pèlerinage qui a lieu après l’opération que le Pape a eue, donc dans un certain sens aussi pour remercier Notre-Dame, bien sûr, pour le succès de cette intervention mais aussi pour vous confier tous ceux qui se trouvent dans des situations de fragilité, de vulnérabilité, de souffrance, y compris physique, comme il a traversé en cette période, en tenant compte avant tout de la situation, de la contingence de la pandémie qui, malheureusement, fait encore mal à de nombreux des pays”.