Le pape François aux jeunes: “soyez conscients de la société. N’ayez pas peur de critiquer”. Puis il fait face à deux garçons et leur demande: “soyez authentiques!”

“Soyez libre, authentique, soyez une conscience critique de la société. N’ayez pas peur de critiquer, nous avons besoin de votre critique”. C’est ce qu’a demandé le pape François dans un passage improvisé lors de l’homélie de la célébration diocésaine des Journées mondiales de la jeunesse.

Le pape François a exhorté les enfants à trouver également “le courage d’aller à contre-courant: pas contre quelqu’un, comme le font les bourreaux et les théoriciens du complot, qui rejettent toujours la faute sur les autres; non, contre le courant malsain de notre ego égoïste, fermé et rigide, qui cherche si souvent des cordes pour survivre. Aller à contre-courant pour nous mettre dans le sillage de Jésus” qui “nous apprend à aller contre le mal avec la seule force douce et humble du bien. Sans raccourcis, sans mensonges, sans duplicité. Notre monde, blessé par tant de maux, n’a pas besoin d’autres compromis ambigus, de gens qui vont ici et là comme les vagues de la mer, où le vent les emmène, leurs intérêts les amènent”.

Bergoglio a ensuite ajouté qu’il voulait se référer à “ceux qui sont un peu à droite et un peu à gauche après avoir flairé ce qui convient. Les Équilibristes”. “Un chrétien qui va comme ça semble être. remarqua-t-il – plus équilibriste que chrétien. Les équilibristes qui cherchent toujours un moyen de ne pas se salir les mains pour ne pas compromettre la vie, ne pas jouer sérieusement”.

“S’il vous plaît, ayez peur d’être jeune et équilibré. Soyez libre, authentique, soyez une conscience critique de la société. N’ayez pas peur de critiquer, nous avons besoin de vos chrétiens. Vous êtes nombreux à critiquer la contamination de l’environnement… Nous avons besoin de cela, soyez libre dans la critique, ayez la passion de la vérité, pour qu’avec vos rêves vous puissiez dire : ma vie n’est pas esclave de la logique de ce monde, car je règne avec Jésus pour la justice, l’amour et la paix!”

“Chers jeunes – a dit François dans son homélie prononcée à Saint-Pierre – j’espère que chacun de vous ressentira la joie de dire: ‘Avec Jésus, je suis roi aussi’. Je suis roi: je suis signe vivant de l’amour de Dieu, de sa compassion et de sa tendresse. Je suis un rêveur ébloui par la lumière de l’Evangile et je regarde avec espérance les visions nocturnes. Et quand je tombe, je trouve en Jésus le courage de lutter et d’espérer, le courage de me remettre à rêver. A tout âge de la vie”.

A l’Angélus, le pape François a souhaité que deux garçons du diocèse de Rome soient à côté de lui (à la fenêtre donnant sur la place Saint-Pierre), dont l’un a pu dire au micro: “Témoigner Jésus est beau” recevant un hochement de tête d’encouragement du Pontife.

“En étant avec Jésus, nous devenons vrais. La vie d’un chrétien n’est pas une pièce de théâtre où vous pouvez porter le masque qui vous convient le mieux. Car lorsque Jésus règne dans le cœur, il le libère de l’hypocrisie, des subterfuges, de la duplicité”.

“La meilleure preuve que le Christ est notre roi, c’est le détachement de ce qui pollue la vie, la rend ambiguë, opaque, triste”, a souligné le Pontife. “Quand la vie est ambiguë – a-t-il poursuivi à l’improviste – la vie est très triste”.

“Bien sûr, nous devons toujours faire face aux limitations et aux défauts : nous sommes tous des pécheurs. Mais, quand on vit sous la seigneurie de Jésus, on ne devient pas corrompu, faux, enclin à dissimuler la vérité. Vous ne menez pas une double vie”, a-t-il alors conclu en recommandant: “Les pécheurs, oui, jamais corrompus!”.