Le pape François met en garde les catholiques “contre le ver de l’hypocrisie et l’habitude de pointer du doigt”

Non à un christianisme qui fléchit ses muscles en se concentrant sur le grand nombre plutôt que sur l’Évangile qui change les gens en les poussant à aimer les autres qui peut se matérialiser dans la justice sociale et l’hospitalité. Tel est le message du pape François lors de la messe célébrée aujourd’hui à Floriana, l’un des lieux les plus évocateurs de l’archipel de Malte.

Dans l’Evangile, rappelle François, commentant l’épisode de la femme adultère, “la miséricorde et la misère se sont rencontrées”. “On pense même que, pardonnée par Jésus, elle a appris à son tour à pardonner”.

“Peut-être aura-t-elle vu en ses accusateurs non plus des gens rigides et méchants, mais ceux qui lui ont permis de rencontrer Jésus”. « Le Seigneur veut que nous aussi ses disciples, nous en tant qu’Église, pardonnés par lui, devenions des témoins infatigables de la réconciliation: d’un Dieu pour qui le mot ‘irrécupérable’ n’existe pas; d’un Dieu qui pardonne toujours: c’est nous qui nous lassons de demander pardon. Un Dieu qui continue à croire en nous et donne à chaque fois la possibilité de recommencer. Il n’y a pas de péché ou d’échec qui, porté à lui, ne puisse devenir une opportunité pour commencer une vie nouvelle, différente, sous le signe de la miséricorde”.

“Si nous l’imitons – a dit le Pape – nous ne serons pas enclins à nous concentrer sur la dénonciation des péchés, mais à partir avec amour à la recherche des pécheurs. Nous ne compterons pas les présents, mais nous irons à la recherche des absents. Nous ne recommencerons pas à pointer du doigt, mais nous commencerons à écouter. Nous n’écarterons pas les méprisés, mais nous nous tournerons d’abord vers ceux qui sont considérés comme les derniers. C’est ce que Jésus nous enseigne aujourd’hui par l’exemple”.

Le pape François a donc mis en garde les catholiques de Malte, pays traditionnellement très catholique, contre le risque “d’hypocrisie” qui peut exister dans une “vision religieuse” où la foi n’est qu'”un élément de façade”. Jorge Mario Bergoglio a célébré la messe en plein air, devant environ 20 000 fidèles, à Floriana, le deuxième et dernier jour de sa visite sur l’île méditerranéenne, en concentrant l’homélie sur la page d’aujourd’hui de l’Évangile relative à l’épisode de la femme adultère, condamné par les scribes et les pharisiens mais pardonné par Jésus.

“Frères, sœurs, ces personnages nous disent que le ver de l’hypocrisie et l’habitude de pointer du doigt peuvent aussi s’insinuer dans notre religiosité”, a déclaré le pape François. « En tout temps, dans chaque communauté. Il y a toujours le danger de méconnaître Jésus, d’avoir son nom sur les lèvres mais de le renier en fait. Et cela peut aussi être fait en levant des bannières avec la croix. Comment alors vérifier si nous sommes disciples à l’école du Maître ? De notre regard, de la façon dont nous regardons les autres et de la façon dont nous nous regardons: c’est le point de définir notre appartenance”.