Le pape François revient pour demander l’abolition de la réclusion à perpétuité et l’humanisation des peines

Une fois de plus, le Pape François a souligné qu’« il ne peut y avoir de condamnation sans fenêtre d’espoir”, faisant évidemment référence à la condamnation à perpétuité que le Pontife considère comme incompatible avec l’éthique chrétienne et la civilisation juridique, comme il l’a répété à plusieurs reprises.

Le pape François est revenu sur cette question lors de l’audience générale, au cours de laquelle il s’est inspiré de la parabole du Père miséricordieux, pour se souvenir “d’une manière particulière de nos frères et sœurs qui sont en prison”. Il est juste – a-t-il ponctué – que ceux qui se sont trompés paient pour leur erreur, mais il est tout aussi juste que ceux qui se sont trompés puissent se racheter de leur erreur”.

Ce sont des paroles exigeantes qui s’appliquent non seulement à la demande d’abolition de la réclusion à perpétuité mais aussi à de nombreux cas judiciaires concrets, dans lesquels le pape invoque le rejet d’une justice qui devient vengeance comme dans le drame des réfugiés à Paris dont l’Italie exige l’extradition après plus de 40 ans, un temps d’expiation pour l’éloignement de leur pays, et qui a suffi à ces personnes pour démontrer qu’elles sont entrées dans la société en tant que pères et mères responsables et aussi en tant que citoyens activement engagés dans le secteur social.

Il y a quelques semaines, le professeur Luciano Vasapollo, vice-président de l’Association Père Virginio Rotondi pour le journalisme de paix (qui promeut ce journal) et représentant du “Réseau d’artistes et d’intellectuels pour la défense de l’humanité”, a apporté, avec une lettre ouverte , leur histoire à l’attention du Pape, qui répondit par écrit, comme nous le racontons dans un autre article.

Le pape François s’est référé dans sa catéchèse à la parabole contenue dans l’Évangile de Luc même lorsqu’il a observé que « dans cette parabole, en plus de l’expérience du péché et du pardon, la manière dont le pardon atteint la personne qui a tort. Le texte dit : “Quand il était encore loin, son père le vit et vint à sa rencontre, se jeta à son cou et l’embrassa”. Le fils s’attendait à une punition, une justice qui aurait tout au plus pu lui donner la place d’un des serviteurs, mais il se retrouve enveloppé dans l’étreinte de son père. La tendresse est quelque chose de plus grand que la logique du monde”.

Bergoglio a expliqué aux personnes présentes que c’est “une manière inattendue de rendre justice. C’est pourquoi nous ne devons jamais oublier que Dieu n’a pas peur de nos péchés, de nos erreurs, de nos chutes, mais a peur de la fermeture de nos cœurs, de notre manque de foi en son amour”. D’où l’invitation de François à prendre exemple sur la manière d’être le père de saint Joseph: “Il est bon pour nous de nous refléter dans la paternité de Joseph et de nous demander si nous permettons au Seigneur de nous aimer avec sa tendresse, transformer chacun de nous en hommes et femmes capables d’aimer ainsi. Sans cette ‘révolution de la tendresse’, nous risquons – a conclu le Pontife – de rester emprisonnés dans une justice qui ne nous permet pas de nous relever facilement et qui confond rédemption et châtiment”.

S.I.