Le rite zaïrois, “voie prometteuse” pour le rite amazonien

“Le christianisme n’a pas un modèle culturel unique”, mais “restant pleinement lui-même, dans une fidélité totale à l’annonce de l’Évangile et à la tradition ecclésiale, il apportera aussi le visage des nombreuses cultures et des nombreux peuples dans lesquels il est accueilli et enraciné”. Ainsi, dans les différents peuples qui font l’expérience du don de Dieu selon leur propre culture, “l’Église exprime son authentique catholicité” et montre “la beauté de ce visage multiforme”.

Un an exactement après la messe célébrée le dimanche 1er décembre 2019 par le Pape François qui avait ouvert le temps de l’Avent avec le rite zaïrois à la basilique Saint-Pierre, à l’occasion du Jubilé de l’aumônerie congolaise de Rome, le Saint-Père a signé la préface de “Le Pape François et le Missel romain pour les diocèses du Zaïre”, édité par la Libraire Éditrice Vaticane, rédigé par sœur Rita Mboshu Kongo, professeur de Théologie spirituelle et de formation à la Vie consacrée à l’Université Pontificale Urbanienne, un ouvrage qui a pour sous-titre “un rite prometteur pour d’autres cultures”.

Un “exemple de l’inculturation” dans le domaine liturgique, écrit Fra çois qui fait aussi référence à son exhortation Querida Amazonia, où il invitait explicitement “à intégrer dans la liturgie beaucoup d’éléments propres de l’expérience des indigènes dans leur contact intime avec la nature et à favoriser des expressions autochtones en chants, danses, rites, gestes et symboles. Déjà, le Concile Vatican II avait demandé cet effort d’inculturation de la liturgie chez les peuples autochtones, mais plus de cinquante ans se sont écoulés et nous avons fait peu de progrès dans cette direction”, reconnaissait le Pape dans cette exhortation apostolique post-synodale de 2020.

Pour le Pontife argentin, “le cas du rite zaïrois suggère une voie prometteuse également pour l’élaboration éventuelle d’un rite amazonien, dans la mesure où les besoins culturels d’une zone spécifique du contexte africain sont pris en compte, sans bouleverser la nature du Missel romain, comme garantie de continuité avec la tradition ancienne et universelle de l’Église”.

Le Pape espère ainsi que ce livre “puisse aider à marcher dans cette direction”. Il souligne dans la préface que le rite zaïrois “met en valeur une culture et une spiritualité animées par des chants religieux au rythme africain, le son des tambours et autres instruments de musique qui constituent un réel progrès pour l’enracinement du message chrétien dans l’âme congolaise”. Il s’agit d’une “célébration joyeuse” et d’un “vrai lieu de rencontre avec Jésus”.

A propos de cette inculturation, François remarque que “chaque peuple ayant rencontré et été transformé par Jésus-Christ doit pouvoir chercher à invoquer Dieu, qui s’est révélé par Jésus-Christ avec ses paroles, avec son langage religieux, poétique, métaphorique, symbolique et narratif”.