Les équipes acrobatiques de France et d’Italie réunies dans le ciel de Rome. L’accord du Quirinal

Les flèches tricolores de l’Italie et de la France dans le ciel de la capitale. Les avions militaires des deux pays ont survolé le Quirinal vendredi matin lors de la cérémonie de signature du traité de coopération renforcée entre Rome et Paris, en présence du chef de l’Elysée Emmanuel Macron, du président de la République Sergio Mattarella et le Premier ministre Mario Draghi.

L’accord du Quirinal prévoit des consultations périodiques, un agenda commun avec le partage des grands dossiers, et une participation réciproque sans précédent des ministres aux réunions gouvernementales, à l’image de ce qui se passe entre Paris et Berlin. Le tout dans le cadre d’un renforcement de l’Union européenne dans les relations internes et les actions extérieures. Parmi les sujets décisifs sur lesquels évoquer, outre la sécurité, la défense, l’économie, figure l’immigration, un sujet qui a conduit à un nouveau drame avec le naufrage survenu il y a deux jours dans la Manche. Environ 30 réfugiés qui ont perdu la vie. Au Quirinale, l’accord a été signé par le chef de l’État français, Emmanuel Macron, et par le Premier ministre italien, Mario Draghi, en présence du président de la République, Sergio Mattarella. C’est un préambule et 12 articles qui affirment “l’objectif d’une Europe démocratique, unie et souveraine pour répondre aux défis mondiaux auxquels les deux pays sont confrontés; réaffirmant à cet égard l’engagement commun à approfondir le projet européen dans le respect d’une responsabilité partagée en tant que pays fondateurs, dans le respect des valeurs de l’Union et du principe de solidarité”. L’accord sera ensuite ratifié par les différents parlements. Après la signature du traité, Draghi et Macron ont rencontré des journalistes dans la résidence Villa Madama, expliquant l’esprit du document commun signé aujourd’hui.

Il s’agit d’un moment historique dans les relations italo-françaises, a souligné le chef du gouvernement, qui crée une ligne commune entre Rome et Paris d’un point de vue politique, économique, commercial, industriel, scientifique et culturel. C’est un document, a déclaré Draghi, qui s’inspire des valeurs républicaines communes, du respect des droits humains et civils et de l’européanisme. Le Premier ministre a ensuite rappelé les attentats de Paris il y a six ans au cours desquels un citoyen italien est également décédé, réaffirmant l’engagement commun contre le terrorisme et l’entraide en cas d’agression armée. D’autres questions sur lesquelles il est important que l’Italie et la France soient des alliées, a déclaré Draghi, sont celles des grands défis mondiaux actuels, tels que la pandémie, la lutte contre le changement climatique et la bonne gestion des flux migratoires au nom de la solidarité. Un premier objectif a été atteint, a déclaré Draghi, a déclaré qu’il a été atteint avec un accord de coopération spatiale. Emmanuel Macron a également évoqué une entente historique qui scelle la profonde amitié qui existe entre l’Italie et la France. Sur la question de l’immigration, le chef de l’Elysée est intervenu en soulignant la nécessité de protéger les frontières extérieures de l’Union européenne et d’appliquer un humanisme régulé dans la gestion des flux entrants. Lutte contre la traite des êtres humains, mais aussi accueil et intégration de ceux qui viennent dans le respect des règles et manifestent une propension à rester ; rapatriement pour ceux qui ne présentent pas ces caractéristiques. Le renforcement de l’amitié avec l’Italie, a ajouté Macron, ne remplace pas celui avec l’Allemagne. Chacun doit collaborer, y compris à travers de nouvelles formes de coopération, au service du projet européen.