Les Missions Catholiques au service des personnes en mobilité: pour une Europe plus unie et pour pouvoir se sentir “à la maison loin de la maison”

« Communautés en mouvement. Les jeunes et la mobilité, les nouveaux travailleurs européens » est le thème du Séminaire international des Études organisé par les ACLI (Associations Chrétiennes des Travailleurs Italiens) qui a eu lieu sur la plateforme Zoom cette semaine. En particulier, la Fédération des ACLI Internationales, comme chaque année, a promu avec EZA (Europäische Zentrum für Arbeitnehmerfragen), la plateforme qui recueille 70 organisations européennes et soutienne le dialogue et la recherche sociale, le Séminaire international qui voit la participation des ACLI à l’étranger et ses partenaires internationaux.

La journée de vendredi 26 a été complètement dédiée aux expériences professionnelles et d’animation sociale en Europe déstinées aux travailleurs en mobilité. Parmi les rapporteurs, passons en revue le discours et la contribution de Delfina Licata, chercheure dans le domaine sociale et rédactrice, pour la Fondation « Migrantes » de la Conférence épiscopale italienne, du « Rapport des Italiens dans le Monde ».  Elle nous a raconté la réalité des Missions Catholiques de langue italienne dans le monde, un grand réseau qui compte aujourd’hui 450 sièges et plus de 10 000 opérateurs. La communauté est un conteneur de personnes en relation les unes avec les autres, qui partagent des valeurs, des principes, des traditions, une historie et des événements. La communauté comprend – comme l’a suggéré Delfina Licata – la notion de fraternité très chère au Pape François, pour laquelle les gens ne sont pas objet, c’est-à-dire des mères bénéficiaires du soutien des réseaux d’accueil, mais au contraire des sujets actifs de l’agir des Missions catholiques, de la Fondation Migrantes, des ACLI, des mondes qui marchent ensemble depuis toujours.

Les Missions catholiques de langue italienne sont avant tout – précise-t-elle Delfina – un lieu. Un lieu où se prendre soin du parcours pastoral des personnes en mobilité, en leur permettant de maintenir vivant leur appartenance, en liant la dimension religieuse, sociale et culturale. « Un lieu et des personnes de référence liées par l’adjectif catholique qui évoque identité, racines, prérogative de l’être et du vivre ». Les Missions représentent ainsi un lieu de rassemblement, d’écoute, de consolation, mais aussi de formation et d’information, en étroite collaboration avec les associations telles que les ACLI. Voilà comment la dimension missionnaire et celle associative convergent dans un but commun : permettre aux émigrés de « trouver une maison loin de leur maison ».

La chercheur de la Fondation Migrantes nous a ensuite montré le cadre de la mobilité italienne d’aujourd’hui, en mettant en évidence ses caractéristiques, ses changement et ses besoins. Au cours des 15 dernières années, comme l’a analysé le « Rapport des Italiens dans le Monde », la mobilité italienne s’est révélée être un phénomène en forte croissance, avec une augmentation des migrations qui s’atteste à 76%. À présent, la nouvelle mobilité italienne se constitue surtout de jeunes ou de jeunes adultes, deux catégories réparties en deux profils différents : les jeunes hautement qualifiés, qui partent vers des destinations étrangères en possédant déjà un diplôme universitaire, et les jeunes qui cherchent un emploi générique et qui s’adressent aux communautés catholiques pour obtenir des services d’accompagnement spirituel, mais aussi matériel. La première sous-catégorie comprend tous ces jeunes étudiants ou travailleurs qui se déplacent de manière consciente, avec un parcours d’études ou de travail déjà tracé, ainsi que des compétences linguistiques acquises et un bagage de connaissances à propos de la nouvelle réalité où ils vivront. Sur la base des histoires de vie recueillies par l’expérience des Missions catholiques, il s’agit de jeunes autonomes, mais à la recherche d’une communauté où s’insérer et s’intégrer, où pouvoir partager et se sentir chez eux, en exprimant leur désir de communauté précisément en raison de leur condition de mobilité. Si on pense aux Missions catholiques comme à un « laboratoire et observatoire permanent », les communautés trouvent leur force dans le rencontre entre les différentes générations de mobilité italienne, dans un échange intergénérationnel défini par Delfina comme inclusif et renouvelé, jamais exclusif ou excluant, dans un fil rouge entre le passé et le présent.

L’exhortation de Delfina Licata, adressée à tous les acteurs du soutien aux nouveaux migrants italiens, est de prendre conscience de la complexité et des nouvelles formes de mobilité, afin de répondre aux exigences d’aujourd’hui et d’accompagner les « expats » dans leur processus d’adaptation à la nouvelle réalité, sans devoir se détacher de leur terre d’origine seulement parce qu’ils se sont insérés dans une réalité socioculturelle et religieuse différente par rapport à celle d’où ils provenaient. Le tissu associatif au service de la collectivité italienne doit jouer le rôle de soutien aux italiens à l’étranger dont les racines avec l’Italie « ne sont jamais brisées, mais se prolongent pour embrasser tout ce qu’elles rencontrent », en enrichissant toujours notre identité en construction et en évolution.

Dans cette vision de communauté en mouvement il est donc important, comme le propose Delfina, d’avoir une perspective interculturelle qui ne se limite pas aux quatre murs nationaux, mais qui soit projeté vers notre maison commune qui est l’Europe. Entre ces deux maisons, la digitalisation et les technologies sont un grand outil d’aide – comme l’a souligné Delfina – dans la création de ponts entre la réalité italienne d’origine et celle étrangère d’adoption, dans la possibilité d’être proches dans la distance, dans un dialogue continu entre espace virtuel et espace physique.

Les instituts d’accueil et de soutien aux italiens en mobilité ont la tâche de suivre le rythme des changements, de coopérer en partageant leurs expériences et leurs criticités, en grandissant ensemble en qualité de promoteurs sociales qui défendent la valeur de la richesse dans la diversité.

Arianna Barile