“Mythes, ouverts, disponibles pour écouter”. Le pape François évoque le pouvoir de la non-violence pour construire la paix. Et priez pour les catholiques chinois

“Demandons-nous si, dans les lieux où nous vivons, nous, disciples de Jésus, nous comportons ainsi : apaisons-nous les tensions, mettons-nous fin aux conflits?”, a demandé le pape François aux personnes présentes place Saint-Pierre pour le Regina Coeli, environ 40 000 personnes (qui, inexplicablement, la gendarmerie a mis hors service 25 000). Le Saint-Père a parlé de l’adieu de Jésus lors de la Cène, évoquant la force de la non-violence incarnée par le Maître: “connaissant même son destin, le Seigneur dit à ses disciples : ‘Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix'”.

Le pape François a commenté: “Jésus prend congé avec des mots qui expriment l’affection et la sérénité, mais il le fait dans un moment qui est tout sauf paisible”. “Plus nous sentons que le cœur s’agite, plus nous sentons en nous de la nervosité, de l’intolérance, de la colère, plus nous devons demander au Seigneur l’Esprit de paix. Nous apprenons à dire chaque jour: “Seigneur, donne-moi ta paix, donne-moi le Saint-Esprit” et nous demandons la paix aussi pour ceux qui vivent à côté de nous, pour ceux que nous rencontrons chaque jour, et pour les dirigeants des nations “. Le Pape François a abordé le thème de la Paix à l’occasion de la prière mariale du Regina Caeli. “Aucun péché, aucun échec, aucune rancœur ne devrait nous décourager de demander avec persistance le don du Saint-Esprit.”

Lors de la Dernière Cène, rappelle François, Jésus prend congé avec le mot Paix, en disant: “Je vous laisse la Paix, je vous donne ma Paix ». Malgré la conscience de la souffrance qui allait s’abattre sur lui, observe-t-il, Jésus “est en paix, une paix qui vient de son cœur doux, habité par la confiance. De là coule la paix que Jésus nous laisse. Parce qu’on ne peut pas laisser la paix aux autres si on ne l’a pas en soi”.
Donc “ça démontre que la douceur est possible”, et cette douceur nous interroge mais “ce n’est pas facile : comme c’est dur, à tous les niveaux, de désamorcer les conflits!”.
“Il ressent de la peur et de la douleur, mais – a précisé le pape – ne laisse pas de place au ressentiment et à la protestation”. On peut en déduire que Jésus veut que nous soyons « doux, ouverts, disponibles à l’écoute, capables de désamorcer les disputes et de tisser l’harmonie”.

Le pape François a alors demandé: “Nous, disciples de Jésus, nous comportons ainsi: apaisons-nous les tensions, mettons-nous fin aux conflits?
Sommes-nous aussi en friction avec quelqu’un, toujours prêts à réagir, à exploser, ou savons-nous répondre par la non-violence, par des paroles et des gestes doux ? Bien sûr, cette douceur – a-t-il souligné – n’est pas facile : comme il est difficile, à tous les niveaux, de désamorcer les conflits!”. Pour surmonter cette difficulté, François nous a invités à nous tourner vers l’Esprit Saint : “C’est la présence de Dieu en nous, c’est la “puissance de paix” de Dieu. C’est Lui qui désarme le cœur et le remplit de sérénité”, a expliqué Bergoglio .

“Jésus prend congé avec des mots qui expriment l’affection et la sérénité, mais il le fait dans un moment qui est tout sauf paisible. Judas est sorti pour le trahir, Pierre est sur le point de le renier, presque tous les autres de l’abandonner: le Seigneur le sait, pourtant il ne fait pas de reproches, il n’emploie pas de paroles sévères, il ne tient pas de discours durs. Au lieu de montrer de l’agitation, il reste doux jusqu’au bout. Un proverbe dit qu’on meurt comme on a vécu. Les dernières heures de Jésus sont en effet comme l’essence de toute sa vie. Il ressent de la peur et de la douleur, mais ne laisse aucune place au ressentiment et à la protestation. Il ne se laisse pas aller à l’amertume, il ne se laisse pas sortir, il n’est pas impatient”.

La douceur, a conclu le Pape, “Il l’a incarnée précisément dans le moment le plus difficile; et il veut que nous nous comportions aussi ainsi, nous qui sommes les héritiers de sa paix. Il faut être doux, ouvert, disponible à l’écoute, capable de désamorcer les disputes et de tisser l’harmonie. C’est témoigner de Jésus et vaut plus que mille paroles et de nombreux sermons”.

Après la prière Regina Caeli, le Pape a également remercié les participants à l’événement pro vie “Nous choisissons la vie”. “Aujourd’hui – a-t-il noté – nous sommes de plus en plus enclins à penser que la vie est un bien à notre entière disposition, que nous pouvons choisir de manipuler, de donner naissance et de mourir à notre guise. Rappelons-nous que la vie est un don de Dieu, elle est sacrée et inviolable : nous ne pouvons faire taire la voix de la conscience”.

Et rappelant que mardi est la fête de Notre-Dame de Sheshan, François a enfin voulu “renouveler l’assurance de ma proximité spirituelle avec eux. Je suis la vie et les événements souvent complexes des fidèles et des pasteurs avec attention et participation. Je prie pour eux chaque jour. Je vous invite à vous joindre à cette prière – a-t-il dit aux fidèles place Saint-Pierre – pour que l’Église en Chine, dans la liberté et la tranquillité, puisse vivre en communion effective avec l’Église universelle et exercer sa mission d’annoncer l’Évangile à tous , offrant ainsi une contribution positive au progrès spirituel et matériel de la société”.