“¡Nunca más!” Le cri de François: “Fini les abus, le colonialisme et les refoulements” (S.I.)

“Nunca más, plus jamais!” C’est le cri de François François dans la cathédrale de Québec, du nom de Notre-Dame”, concernant “les abus sexuels commis sur des mineurs et des personnes vulnérables, des scandales qui nécessitent des actions fortes et une lutte irréversible”.

“Je voudrais, avec vous, demander pardon à toutes les victimes. La douleur et la honte que nous ressentons doivent devenir une occasion de conversion: plus jamais!”. Et “plus jamais ça”, le pape crie aussi pour éradiquer de la société et de l’Église canadiennes cette mentalité de colonisation qui a créé une “histoire de douleur et de mépris” contre les peuples autochtones. “Jamais plus la communauté chrétienne ne se laissera contaminer par l’idée qu’il existe une supériorité d’une culture sur les autres et qu’il est légitime d’utiliser des moyens de coercition envers les autres… Nous ne permettons à aucune idéologie d’aliéner et de confondre styles et formes de vie de nos peuples pour essayer de les plier et de les dominer”.

En chaise roulante, le Pape dirige les Vêpres célébrées en anglais, français et latin; l’homélie est en espagnol, comme les autres discours, mais cette fois-ci elle s’adresse directement au clergé canadien, qui assure que “Dieu est proche: nous savons que nous ne sommes pas seuls mais accompagnés d’un Dieu qui n’est pas indifférent à notre sort”.

Et il exprime sa compréhension pour le sentiment d’échec qu’éprouvent prêtres et religieux au temps de la “sécularisation”, qui “a transformé le mode de vie des femmes et des hommes d’aujourd’hui, laissant Dieu presque au second plan”, comme “disparu de l’horizon”.

Mais, prévient le Pape, nous ne pouvons et devons “rester prisonniers du pessimisme et du ressentiment, nous laissant aller à des jugements négatifs ou à une nostalgie inutile”, vu que “le monde est mauvais, le péché règne”.

Il s’agirait de faire prévaloir un “esprit croisé”. “Faisons attention à cela, car il n’est pas chrétien, en fait ce n’est pas la manière de faire de Dieu”, précise François. « Le Seigneur, qui hait la mondanité, a un bon regard sur le monde », explique-t-il. Donc si nous nous arrêtons à un regard négatif, « nous nous refermerons sur nous-mêmes, nous pleurerons sur nos pertes, nous nous plaindrons continuellement et nous tomberons dans la tristesse et le pessimisme, qui ne viennent jamais de Dieu ». Sinon « nous risquons de faire passer un mauvais message, comme si derrière la critique de la sécularisation il y avait de notre part la nostalgie d’un monde sacré, d’une société d’un autre temps dans laquelle l’Église et ses ministres avaient plus de pouvoir et de pertinence sociale. C’est une mauvaise perspective”. “Le problème de la sécularisation, pour nous chrétiens, ne doit pas être – recommande-t-il – la moindre importance sociale de l’Église ou la perte des richesses matérielles et des privilèges; il nous demande plutôt de réfléchir aux changements de la société qui ont affecté la façon dont les gens pensent et organisent la vie. Si nous nous attardons sur cet aspect, nous nous rendons compte que ce n’est pas la foi qui est en crise, mais certaines formes et manières à travers lesquelles nous l’annonçons”, observe le Pontife.

De ce point de vue, la sécularisation est “un défi pour notre imaginaire pastoral”. D’où le fort Recommandation de Bergoglio: “Ne nous replions pas en retraite, mais avançons, avec joie! “.

S.I.