Pape François: une nouvelle rencontre avec le patriarche russe Kirill est en préparation

“Une réunion avec le patriarche Kyrill est dans un avenir proche, je pense que la semaine prochaine, Ilarion viendra me voir pour organiser une éventuelle réunion. Le patriarche doit voyager, peut-être en Finlande, et en tout cas je suis toujours prêt à aller à Moscou, pour dialoguer avec un frère”. Le pape François a dit cela en réponse à Vera Scherbakova de l’agence russe Itar-Tass. Le pape François a été le premier pape à rencontrer le patriarche de toutes les Russies, en 2016 à Cuba (photo).

“Pour dialoguer avec un frère – a dit le Pape – il n’y a pas de protocoles, un frère orthodoxe qui s’appelle Kyrill, Crysostomos, Ieronimos, et quand on se rencontre on ne danse pas le menuet, on se dit des choses, mais en frères . Et c’est beau de voir des frères se disputer parce qu’ils appartiennent à la même mère, la Mère Église, mais certains sont un peu divisés par l’héritage, d’autres par l’histoire qui les a divisés. Mais nous devons essayer d’aller ensemble, de travailler et de marcher dans l’unité et pour l’unité”.

“Je suis reconnaissant – a ajouté François – à Ieronymos, à Crysostomos et à tous les patriarches qui ont ce désir de cheminer ensemble. Le grand théologien orthodoxe Ziziulas étudie l’eschatologie et a dit un jour en plaisantant: nous trouverons l’unité dans l’Escaton! Il y aura de l’unité. Mais c’est une façon de dire: il ne faut pas rester immobile à attendre que les théologiens se mettent d’accord. Ce qu’ils disent qu’Athénagoras a dit à Paul VI: on met tous les théologiens sur une même île pour discuter et on va ensemble ailleurs. Mais c’est une blague. Puissent les théologiens continuer à étudier car cela nous fait du bien et nous amène à bien comprendre la découverte de l’unité. Mais en attendant, nous avançons ensemble, priant ensemble, faisant la charité ensemble. Par exemple, je connais la Suède, qui, je pense, regroupe des caritas luthérienne et catholique. Travailler ensemble et prier ensemble, nous pouvons le faire, le reste peut être fait par des théologiens qui ne comprennent pas comment le faire”.

Dans l’hypothèse d’un moment synodal commun entre catholiques et orthodoxes, le Pape a finalement affirmé: “oui, nous sommes un seul troupeau, c’est vrai. Et faire cette division – clergé et laïcs – est une division fonctionnelle, oui, de qualification, mais il y a une unité, un seul troupeau. Et la dynamique entre les différences au sein de l’Église est la synodalité: c’est-à-dire s’écouter les uns les autres et aller ensemble. Syn odos : montrer la voie ensemble. C’est le sens de la synodalité : que vos Églises orthodoxes, même les Églises catholiques orientales, l’ont préservé. Au lieu de cela, l’Église latine avait oublié le Synode, et c’est saint Paul VI qui a rétabli le cheminement synodal il y a 54, 56 ans. Et nous faisons un voyage pour avoir l’habitude de la synodalité, de marcher ensemble”.