Par respect pour les règles sanitaires, l’audience du Pape à nouveau sans fidèles : “la prière transforme tout en bien”

“Malheureusement, nous avons du revenir à  cette audience dans la bibliothèque, et cela pour nous protéger des contaminations du Covid” a expliqué le Pape François au début de l’audience générale de ce mercredi 4 novembre. A nouveau, il l’a tenu, pour la première fois depuis le printemps dernier et le confinement, dans la Bibliothèque apostolique, pour des audiences sans fidèles et retransmises en direct par vidéo à cause des règles sanitaires. “Cela nous enseigne aussi que nous devons faire très attention aux prescriptions des autorités politiques et sanitaires, afin de nous protéger de cette pandémie”.

“Offrons au Seigneur cette distance entre nous, pour le bien de tous” a invité le Saint-Père. “Et pensons, pensons beaucoup aux malades, à ceux qui arrivent déjà comme des rejetés. Pensons aux médecins, aux infirmiers, aux infirmières, aux volontaires, à tous ces gens qui travaillent avec les malades en ce moment, qui risquent leur vie, mais qui le font par amour, par vocation, par amour du prochain. Prions pour eux”.

Prier avec insistance

Poursuivant le cycle de catéchèse sur la prière, le Pape a tenu à dire que “la prière a le pouvoir de transformer en bien ce qui dans la vie serait sinon une peine, la prière a le pouvoir d’ouvrir un large horizon à l’esprit et d’agrandir le coeur”. En revanche, “comme l’anxiété nous fait du mal!” s’est exclamé François, “c’est pour cela que nous devons prier”. Sans la vie intérieur “nous fuyons la réalité et nous même aussi”, “nous sommes des hommes et femmes toujours en fuite”.
La prière “est un art à pratiquer avec insistance”, affirme le Pape. “Nous sommes tous capables de prières épisodiques, qui naissent de l’émotion d’un moment; mais Jésus nous éduque à un autre type de prière: celle qui connaît une discipline, un exercice, et qui est pratiquée dans une règle de vie. Une prière persévérante produit une transformation progressive, elle rend fort dans les périodes de tribulation, donne la grâce d’être soutenu par Celui qui nous aime et nous protège toujours”.
François observe aussi que “parfois, nous êtres humains nous nous croyons les patrons de tout, ou tout au contraire, nous perdons toute estime de nous-mêmes”. La prière nous aide justement “à retrouver la juste dimension dans la relation à Dieu, notre Père, et à toute la création”.
L’exemple de Jésus
“Quand Jésus prie, il nous enseigne déjà à prier”, enseigne le Souverain pontife, citant le catéchisme de l’Eglise catholique qui appelle à suivre l’exemple de Jésus, qui donne “les caractéristiques de la prière chrétienne”, qui se pratique “à l’aube, avant que le monde se réveille”. “Un jour vécu sans prière risque de se transformer en une expérience fastidieuse, ou ennuyeuse, prévient-il : tout ce qui nous arrive pourrait tourner pour nous en destin mal supporté et aveugle”. Jésus en revanche enseigne “l’obéissance à la réalité et donc à l’écoute”, car “la prière est tout d’abord écoute et rencontre avec Dieu”.
La base de la prière de Jésus c’est aussi s’isoler : “celui qui prie ne s’évade pas du monde, mais privilégie les lieux déserts”, explique François. “Là, dans le silence, peuvent apparaître de nombreuses voix que nous cachons au plus profond de nous-mêmes: les désirs les plus cachés, les vérités que nous nous obstinons à étouffer. Et, surtout, dans le silence Dieu parle”.La prière de Jésus c’est enfin “s’abandonner dans les mains du Père, comme Jésus dans le Jardins des Oliviers”, quand nous “sommes un peu agités ou inquiets”, avec la prière “l’Esprit Saint nous transforme de l’intérieur”.