Pénalité pour pénalité. La République populaire de Chine réagit aux mesures vexatoires lancées par les USA (G. Merlicco)

Le gouvernement chinois a annoncé vendredi qu’il introduirait de nouvelles sanctions contre les particuliers et les entreprises américains, en réaction aux mesures imposées par Washington contre le bureau de liaison de Pékin à Hong Kong. Parmi les personnes inscrites sur la liste noire chinoise figurent un certain nombre de politiciens américains, y compris des cadres de centres de recherche tels que l’Institut républicain international et le National Democratic Institute for International Affairs.

La réaction de Pékin a été conçue pour montrer que la République populaire n’est pas disposée à rester les bras croisés et à regarder la politique de resserrement de Washington à son égard. La presse chinoise a précisé : « les Etats-Unis ne doivent pas penser qu’ils peuvent faire pression sur la Chine sans avoir à subir eux-mêmes des dommages: leur arrogance doit être remplacée par un calcul astucieux des conséquences ». Les dernières mesures prises contre les politiciens américains visaient également à décourager leur entrée en tant que cadres dans des multinationales.

En effet, la presse chinoise a expliqué que les fonctionnaires de l’administration américaine, en règle générale, en fin de mandat, ont l’habitude de rejoindre les comités de direction des grandes entreprises, selon la pratique des “portes tournantes” entre politique et business. typique des États-Unis.

Or, pour une entreprise, accepter dans ses rangs des personnes figurant sur la liste noire de la République populaire mettrait ipso facto en péril ses activités en Chine, ce qui ne convient évidemment à personne, compte tenu des taux de croissance élevés de l’économie chinoise. C’est peut-être aussi pour cette raison que plusieurs personnalités de l’administration Trump n’ont pas trouvé d’emploi dans des multinationales, mais ont dû se rabattre sur des postes dans des centres de recherche, eux-mêmes étroitement liés à la politique. La Chine a toujours condamné l’utilisation des sanctions comme instrument de politique internationale, condamnant le blocus contre Cuba, les restrictions contre le Venezuela, la Russie et d’autres pays visés par la Maison Blanche. En tout cas, Pékin a depuis longtemps adopté le principe de répondre aux sanctions américaines par des contre-mesures d’égale portée.

Au cours des deux dernières années, Washington a approuvé à plusieurs reprises des restrictions à l’encontre d’entités, d’entreprises et de particuliers chinois ; Pékin a toujours réagi avec des contre-mesures égales et opposées. Ce comportement signale sans équivoque que la République populaire s’est définitivement imposée comme un acteur incontournable sur la scène mondiale, qui ne se contente plus d’être « un géant économique et un nain politique ». “Nous conseillons aux Etats-Unis de ne pas être trop arrogants, les temps ont changé”, écrit sarcastiquement le Global Times, la version internationale du Quotidien du Peuple : “La Chine vise à résoudre les différends par la négociation, mais si nécessaire nous n’hésiterons pas à recourir à des voies de fait”.

Giordano Merlicco