Pour son premier voyage depuis la pandémie, le Pape François se rendra en Irak en mars, rêve irréalisé de Jean-Paul II

La Salle de presse du Saint-Siège en a fait l’annonce ce lundi 7 décembre : pour son premier voyage depuis la pandémie, le Pape François se rendra en pèlerinage en Irak. Il n’était pas parti en déplacement depuis plus d’un an, depuis novembre 2019. Du 5 au 8 mars 2021, le Saint-Père visitera ainsi Bagdad, la plaine d’Ur, Erbil, Mossoul et Qaraqosh, dans la plaine de Ninive.

“Accueillant l’invitation de la République d’Irak et de l’Église catholique locale, le Pape François effectuera un voyage apostolique dans ce pays du 5 au 8 mars 2021, visitant Bagdad, la plaine d’Ur liée à la mémoire d’Abraham, la ville d’Erbil, ainsi que Mossoul et Qaraqosh dans la plaine de Ninive. Le programme du voyage sera publié ultérieurement, en tenant compte de l’évolution de la crise sanitaire mondiale”, a annoncé Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.

Un geste de proximité concrète

D’après Vatican News, “ce voyage représente résolument un geste concret de proximité à toute la population de ce pays martyrisé. François avait clairement exprimé son intention de visiter l’Irak le 10 juin 2019, lors de l’audience aux participants à la Rencontre des œuvres d’aide aux églises orientales, la Roaco” : “une pensée récurrente m’accompagne en pensant à l’Irak”, avait déclaré le Pape, partageant sa volonté d’y venir en 2020, et souhaitant que le pays “puisse regarder vers l’avant à travers la participation pacifique et partagée à la construction du bien commun de toutes les composantes – y compris religieuses – de la société, et ne retombe pas dans les tensions venant des conflits jamais éteints des puissances régionales”.

Cette invitation avait été confirmée le 25 janvier 2020, lorsque le Pape avait reçu au Vatican, Barham Salih, président de la République d’Irak. Le chef de l’État irakien avait également rencontré le cardinal-Secrétaire d’État, Pietro Parolin, et Mgr Paul Richard Gallagher, Secrétaire pour les Relations avec les États, rappelle le site d’informations du Saint-Siège : les défis du pays avaient été évoqués, comme celui de “favoriser la stabilité et le processus de reconstruction, en encourageant la voie du dialogue et la recherche de solutions adéquates en faveur des citoyens et dans le respect de la souveraineté nationale”, soulignait une note de la Salle de Presse du Saint-Siège,  où “l’importance de préserver la présence historique des chrétiens” et “la nécessité de leur garantir la sécurité et une place dans l’avenir” du pays, figuraient au centre.

Vatican News souligne aussi que François “concrétisera ainsi un projet pensé par Saint Jean-Paul II, qui voyait l’ Irak, dans la plaine d’Ur des Chaldéens, comme la première étape de son pèlerinage jubilaire” pour l’an 2000. “Le voyage du Pape polonais était prévu du 1er au 3 décembre 1999. Mais ce projet ne s’est pas concrétisé, car Saddam Hussein, après des négociations de plusieurs mois, avait décidé d’un report. Plus de 20 ans plus tard, le rêve de Jean-Paul II devrait donc se réaliser pour son second successeur.”

Il y a un an, le cardinal Parolin en envoyé

Il y a exactement un an, le Secrétaire d’Etat le cardinal Pietro Parolin, s’était à son tour rendu en visite en Irak. “Comme individus et communautés, chrétiens et musulmans sont appelés à illuminer l’obscurité de la peur et du non-sens, de l’irresponsabilité et de la haine, par les paroles et des actes de lumières, jetant à pleine mains des graines de paix, de vérité, de justice, de liberté et d’amour” avait déclaré l’envoyé de François dans le Message de Noël lu au Palais présidentielle lors d”une rencontre avec le Premier ministre irakien Adil Abdul Mahdi et les responsables du gouvernement.

Il leur avait également transmis le salut et l’affection du Pape “à l’aimé peuple irakien” et souligné l’importance d’accepter “les personnes dans leurs diversités, en n’utilisant pas leurs différences pour les mettre dos à dos, mais en y découvrant la possibilité d’un enrichissement mutuel”.

L’organisme pour la protection de l’enfance de l’ONU, l’Unicef, estime que parmi plus de 4 millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire en Irak, la moitié sont des enfants. Dans ce contexte, où structures hospitalières et médicaments viennent à manquer, la pandémie de Covid-19 a tué des milliers d’Irakiens.