Quant au ragù. Les homélies, comme le dit le pape François, doivent être préparées avec soin. Si tu n’as pas le temps, mieux vaut abandonner (M. Leonardi)

epa09464935 Slovak President Zuzana Caputova (R) welcomes Pope Francis at the Presidential Palace in Bratislava, Slovakia, 13 September 2021. Pope Francis is on a three-day visit to Slovakia under the official motto: 'With Mary and Joseph on the way to Jesus'. EPA/CHRISTIAN BRUNA

Pape François : prêtres, préparez des homélies A Bratislava, dans son allocution au clergé, le pape François, parlant à l’improviste, est revenu sur un sujet qui lui tient particulièrement à cœur et auquel il avait consacré plusieurs interventions à d’autres moments du pontificat.

“Pensons aux fidèles qui doivent entendre des homélies de 40 minutes, 50 minutes, sur des sujets qu’ils ne comprennent pas, qui ne les touchent pas… “, a-t-il dit. “S’il vous plaît, prêtres et évêques – a exhorté François – réfléchissez bien à comment préparer l’homélie, comment la faire, pour qu’il y ait un contact avec les gens et s’inspirer du texte biblique. Une homélie, généralement, ne devrait pas dépasser dix minutes, car après huit minutes, les gens perdent leur attention, tant que c’est très intéressant. Mais le temps devrait être de 10-15 minutes, pas plus”.

Il a ensuite répété presque avec les mêmes mots qu’il avait utilisés au n. 157 d’Evangelii Gaudium qu’une homélie doit avoir sa propre cohérence interne: “une idée, une image et une affection; que les gens repartent avec une idée, une image et quelque chose qui a ému leur cœur”.

Pourquoi nous, prêtres, donnons-nous parfois de longues et ennuyeuses homélies? La raison, presque toujours, est une seule: qu’on ne les prépare pas, qu’on les improvise. Comme le savent bien les personnes qui doivent parler en public pour le travail, pour qu’un discours soit court et efficace, il faut y consacrer du temps. Il n’est pas correct de dire que plus l’homélie est longue, plus elle sera courte. Il n’est pas correct de dire cela, mais cela se rapproche beaucoup de la vérité. Pour cette raison, toujours dans Evangelli Gaudium, au n. 145, le Pontife avait exhorté à consacrer du temps à la préparation du sermon.

Comme le savent tous ceux qui aiment cuisiner, la principale erreur de ceux qui font du ragù est d’y consacrer peu de temps : la hâte les tue. On dit même que si vous n’avez pas au moins quatre heures pour le préparer, il vaut mieux y renoncer. En ce sens donc, on peut dire que le sermon est un peu comme le ragù : si vous ne l’avez pas préparé en y consacrant du temps, il vaut mieux ne pas le faire (ce qui veut dire que lorsqu’il est obligatoire de le faire, il est obligatoire d’y consacrer du temps).

Mauro Leonardi pour le blog Come Gesù