Raggi sort du Capitole la tête haute. Après 5 ans d’attaques injustes (et insupportables). Gualtieri et Michetti au deuxième tour

La course au Capitole revient au schéma bipolaire: centre-droit contre centre-gauche. Pour s’affronter au second tour, Enrico Michetti, l’avocat passionné par la Rome antique soutenu par Fdi, Lega et FI, et Roberto Gualtieri, le professeur dirigé par le Parti démocrate et d’autres forces progressistes. La maire des M5 Virginia Raggi et le leader d’Action Carlo Calenda restent à l’extérieur. Pour conquérir le siège du Palazzo Senatorio, Gualtieri – également au vu de la convergence nationale entre le Parti démocrate et le Mouvement – s’adressera à tous ceux qui ont voté pour Raggi, mais aussi aux partisans de Calenda, vers qui Michetti se tourne également. Quoi qu’il arrive, le jeu mesurera, après des années d’étincelles, la possibilité d’abaisser l’axe Giallorossi également dans la capitale, en espérant être tracté par le conseil régional qui comprend déjà le M5S.

Au final, la politique traditionnelle du fantasme au pouvoir de Raggi l’a emporté. Ce n’est pas juste, pourrait-on dire. Mais quel sens cela aurait-il? Le prochain maire de la capitale sera selon toute vraisemblance Roberto Gualtieri, professeur d’histoire à la Sapienza, ancien ministre des Finances du second gouvernement Conte et avant même ce parlementaire européen très respecté pour sa compétence. En fait, les voix de Raggi et celles de Calenda convergeront vers lui, tous deux dans la zone progressiste à égalité de voix (selon les premiers sondages à la sortie des urnes).

S’il y avait eu un seul candidat de gauche pour rivaliser avec Michetti, il aurait gagné avec plus de 60%. Mais le calcul sans scrupules du Parti démocrate de massacrer la Raggi par tous les moyens, créant effectivement une synergie, avec la droite, ad exclusendum contre elle, a effectivement porté ses fruits. En ce sens qu’après le scrutin Gualtieri apportera presque certainement sa guitare au Capitole et Calenda pourra aspirer au maximum à un fauteuil de sous-secrétaire. Mais les vrais perdants seront la charmante et talentueuse Virginie et l’obscur Michetti, qui aujourd’hui est peut-être en tête des votes mais ne pourra pas obtenir plus que ceux obtenus.

“Après 5 ans d’attaques très violentes, souvent même personnelles, auxquelles peu auraient résisté, j’ai réalisé un peu moins que ce que les cuirassés de centre-droit et de centre-gauche ont réalisé. Et c’est un fait à prendre en compte et sur lequel nous réfléchirons forcément dans les prochains jours”, sont les mots de la maire sortante, Virginia Raggi, au comité électoral mis en place à l’hôtel The Hive de la via Urbana, dans le centre de Rome. Pourtant, a souligné la belle avocate, « c’était un résultat important qui donne la parole à de nombreuses personnes qui ont cru en moi et au travail que nous avons fait: restaurer l’éthique en politique, restaurer le respect de la légalité dans l’utilisation des deniers publics, c’est notre argent. Donner du travail propre à des entreprises qui auparavant ne pouvaient pas travailler à Rome, reconstruire des routes, des maisons, des écoles. Nous avons de nombreux projets à ce sujet. Nous avons posé les fondations pour ressusciter Rome. Il y a beaucoup de projets lancés grâce au travail que j’ai fait, comme l’Expo que je souhaitais vivement, des événements majeurs à venir dans les 5 prochaines années et des compétitions en cours: métros, téléphériques, projets pour surmonter 5 camps de Roms. J’ai fermé 6. J’ai fait le plus dur et maintenant ils n’ont aucune excuse pour ne pas bien gouverner. Dans tous les cas, nous serons vigilants”.

“Mon cœur et mes pensées vont aux moindres, aux fragiles et aux périphéries, l’objet des podiums électoraux. J’espère que le nouveau maire tiendra ses promesses et n’abandonnera pas la banlieue. Nous veillerons également à cela. Je suis et je reste à vos côtés”, ont encore répété Raggi.