RDC. Première victoire des terroristes FDLR. Les Casques bleus de l’ONU s’échappent de Butembo (Fulvio Beltrami)

La base militaire de la MONUSCO à Butembo a été subitement abandonnée par le contingent du Casch Blu qui s’est replié sur la ville de Beni. La nouvelle a été donnée par le Lieutenant Général Constante Ndima connu pour sa corruption et sa complicité avec le groupe terroriste rwandais FDLR. « Chers Bubolais, la MONUSCO est partie » dit Ndima aussi joyeux qu’à Pâques. Bubolais est un terme codé pour indiquer les FDLR.

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu a tenté d’apaiser les habitants de la région du Nord-Kivu qui, il y a quelques semaines, avaient violemment manifesté contre la présence des soldats de l’ONU. En annonçant l’évacuation du matériel et du personnel de la Monusco encore présents à Butembo, le chef de l’exécutif provincial a appelé la population au calme en humiliant les Casques bleus. En fait, le gouverneur militaire s’est porté garant de leur sécurité, rassurant l’ONU que ses casques bleus seront protégés de éventuelles violences ou d’émeutes à Butembo.

Dans la ville, les jeunes extrémistes menés par les associations xénophobes LUCHA et Vèranda Mutsanga se réjouissent avec les miliciens des FDLR. Le départ des casques bleus et la fermeture de la base militaire de Butembo représente une grande victoire pour ces extrémistes. Ce précédent dangereux ne calmera pas les gens. Au contraire, il appellera à de nouvelles violences et attaques contre les casques bleus de l’ONU dans tout le Nord-Kivu, qui pourraient s’étendre au Sud-Kivu. Les terroristes des FDLR et les jeunes extrémistes congolais ont vu qu’il est possible d’infliger des défaites à la puissante armée des Nations Unies au Congo. “Ils se sont enfuis comme des lapins. Le peuple a gagné. s’exclament les manifestants.

La fuite de la MONUSCO de Butembo ne satisfait en effet pas ces extrémistes et les FDLR qui vont désormais accroître leur engagement, leurs violences et actes terroristes contre la MONUSCO afin de fermer ses portes dans tout le pays. « La Monusco vient de quitter Butembo, malheureusement direction Beni. Cela ne satisfait aucune de nos demandes car notre désir est que la Monusco quitte notre pays. Pour tout ce qu’ils ont fait dans notre pays (morts à Butembo, Uvira et Goma), les Nations Unies doivent quitter le Nord-Kivu. S’ils veulent attendre 2024, qu’ils attendent ailleurs”, a déclaré Jacques Sinzaera, militant du mouvement citoyen Amka Kongo près de Vèranda Mutsanga et connu pour sa politique de haine raciale contre la minorité tutsie et le Rwanda voisin.

La partie saine de la société civile du Nord-Kivu déplore le départ précipité des soldats onusiens de Butembo. “Malheureusement, la Monusco ferme à la va-vite sa base dans la ville de Butembo. Les gens croyaient que cette mission n’apporterait pas les résultats escomptés et qu’il fallait arriver à ces conclusions. Maintenant ce sera pire”, déplore Franck Mukenzi, un membre de la société civile.

La MONUSCO est silencieuse sur cette décision malheureuse. Pas même son média : Radio Okapi en donne pas des nouvelles. Une décision prise d’en haut, au siège de l’ONU à New York car les chefs de la mission de paix au Congo n’ont pas le pouvoir de prendre une telle décision. Des sources au sein de la mission affirment que des accords sont en cours entre New York et Kinshasa pour anticiper le départ des casques bleus de l’ONU au premier semestre 2023. Les accords incluraient l’engagement de l’ONU à ne pas revendiquer les conditions de sécurité qui avaient été fixées en préambule pour le départ de la MONUSCO dans l’accord signé en 2020. Parmi eux figurait l’engagement de Kinshasa d’éradiquer tous les groupes armés présents dans l’Est du pays dont les terroristes FDLR.

En échange, l’ONU aurait demandé de calmer la population afin que ses Agences Humanitaires puissent continuer leur travail même après le départ de la MONUSCO. Une demande clairement faite pour défendre les intérêts millionnaires qui se cachent derrière une aide humanitaire opaque et douteuse pour le bien-être de la population.

La fermeture de la base militaire de Butembo représente une très grave erreur. Aujourd’hui, la ville est aux mains des terroristes des FDLR qui ont attaqué la prison la semaine dernière, libérant (et recrutant) 800 criminels et se sont livrés à des fusillades avec la police lors d’une manifestation de hooligans vendredi dernier.

La fuite de la MONUSCO va inciter les FDLR à accroître la violence pour obtenir un départ de tout l’est du Congo. Condition nécessaire pour renforcer leur contrôle territorial et entamer un nettoyage ethnique contre la minorité tutsie et, en prévision, une guerre contre le Rwanda pour éliminer un concurrent économique qui pourrait perturber le colossal business d’exploitation pétrolière dans le parc des Virunga (contrôlé par les FDLR) et gazière dans Lac Kivu. Un deal de 19 millions de dollars par jour. Les chances d’une troisième guerre régionale augmentent maintenant.

Pendant ce temps, l’avancée du mouvement politique militaire M23 soutenu par l’Ouganda et le Rwanda se poursuit. Au même moment les militaires du M23 lançaient une offensive contre les localités de Jomba, Bweza et Busanza alors que à la veille ils avaient conquis les villages de Rutsiro et Ruseke.

Fulvio Beltrami

Fulvio Beltrami.

La base militaire de la MONUSCO à Butembo a été subitement abandonnée par le contingent du Casch Blu qui s’est replié sur la ville de Beni. La nouvelle a été donnée par le Lieutenant Général Constante Ndima connu pour sa corruption et sa complicité avec le groupe terroriste rwandais FDLR. « Chers Bubolais, la MONUSCO est partie » dit Ndima aussi joyeux qu’à Pâques. Bubolais est un terme codé pour indiquer les FDLR.

Le gouverneur militaire du Nord-Kivu a tenté d’apaiser les habitants de la région du Nord-Kivu qui, il y a quelques semaines, avaient violemment manifesté contre la présence des soldats de l’ONU. En annonçant l’évacuation du matériel et du personnel de la Monusco encore présents à Butembo, le chef de l’exécutif provincial a appelé la population au calme en humiliant les Casques bleus. En fait, le gouverneur militaire s’est porté garant de leur sécurité, rassurant l’ONU que ses casques bleus seront protégés de éventuelles violences ou d’émeutes à Butembo.

Dans la ville, les jeunes extrémistes menés par les associations xénophobes LUCHA et Vèranda Mutsanga se réjouissent avec les miliciens des FDLR. Le départ des casques bleus et la fermeture de la base militaire de Butembo représente une grande victoire pour ces extrémistes. Ce précédent dangereux ne calmera pas les gens. Au contraire, il appellera à de nouvelles violences et attaques contre les casques bleus de l’ONU dans tout le Nord-Kivu, qui pourraient s’étendre au Sud-Kivu. Les terroristes des FDLR et les jeunes extrémistes congolais ont vu qu’il est possible d’infliger des défaites à la puissante armée des Nations Unies au Congo. “Ils se sont enfuis comme des lapins. Le peuple a gagné. s’exclament les manifestants.

La fuite de la MONUSCO de Butembo ne satisfait en effet pas ces extrémistes et les FDLR qui vont désormais accroître leur engagement, leurs violences et actes terroristes contre la MONUSCO afin de fermer ses portes dans tout le pays. « La Monusco vient de quitter Butembo, malheureusement direction Beni. Cela ne satisfait aucune de nos demandes car notre désir est que la Monusco quitte notre pays. Pour tout ce qu’ils ont fait dans notre pays (morts à Butembo, Uvira et Goma), les Nations Unies doivent quitter le Nord-Kivu. S’ils veulent attendre 2024, qu’ils attendent ailleurs”, a déclaré Jacques Sinzaera, militant du mouvement citoyen Amka Kongo près de Vèranda Mutsanga et connu pour sa politique de haine raciale contre la minorité tutsie et le Rwanda voisin.

La partie saine de la société civile du Nord-Kivu déplore le départ précipité des soldats onusiens de Butembo. “Malheureusement, la Monusco ferme à la va-vite sa base dans la ville de Butembo. Les gens croyaient que cette mission n’apporterait pas les résultats escomptés et qu’il fallait arriver à ces conclusions. Maintenant ce sera pire”, déplore Franck Mukenzi, un membre de la société civile.

La MONUSCO est silencieuse sur cette décision malheureuse. Pas même son média : Radio Okapi en donne pas des nouvelles. Une décision prise d’en haut, au siège de l’ONU à New York car les chefs de la mission de paix au Congo n’ont pas le pouvoir de prendre une telle décision. Des sources au sein de la mission affirment que des accords sont en cours entre New York et Kinshasa pour anticiper le départ des casques bleus de l’ONU au premier semestre 2023. Les accords incluraient l’engagement de l’ONU à ne pas revendiquer les conditions de sécurité qui avaient été fixées en préambule pour le départ de la MONUSCO dans l’accord signé en 2020. Parmi eux figurait l’engagement de Kinshasa d’éradiquer tous les groupes armés présents dans l’Est du pays dont les terroristes FDLR.

En échange, l’ONU aurait demandé de calmer la population afin que ses Agences Humanitaires puissent continuer leur travail même après le départ de la MONUSCO. Une demande clairement faite pour défendre les intérêts millionnaires qui se cachent derrière une aide humanitaire opaque et douteuse pour le bien-être de la population.

La fermeture de la base militaire de Butembo représente une très grave erreur. Aujourd’hui, la ville est aux mains des terroristes des FDLR qui ont attaqué la prison la semaine dernière, libérant (et recrutant) 800 criminels et se sont livrés à des fusillades avec la police lors d’une manifestation de hooligans vendredi dernier.

La fuite de la MONUSCO va inciter les FDLR à accroître la violence pour obtenir un départ de tout l’est du Congo. Condition nécessaire pour renforcer leur contrôle territorial et entamer un nettoyage ethnique contre la minorité tutsie et, en prévision, une guerre contre le Rwanda pour éliminer un concurrent économique qui pourrait perturber le colossal business d’exploitation pétrolière dans le parc des Virunga (contrôlé par les FDLR) et gazière dans Lac Kivu. Un deal de 19 millions de dollars par jour. Les chances d’une troisième guerre régionale augmentent maintenant.

Pendant ce temps, l’avancée du mouvement politique militaire M23 soutenu par l’Ouganda et le Rwanda se poursuit. Au même moment les militaires du M23 lançaient une offensive contre les localités de Jomba, Bweza et Busanza alors que à la veille ils avaient conquis les villages de Rutsiro et Ruseke.

Fulvio Beltrami