Trois migrants qui tentaient de fuir la Libye tués par les Garde-côtes libyens

L’UNHCR, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés a “déploré la tragique perte de trois vies humaines” et demande “une enquête en urgence” suite à la mort ce 27 juillet au port de Al Khums, tués par des Garde-côtes libyens alors qu’ils tentaient de fuir la Libye avec d’autres migrants par la Méditerranée. Plus de 70 personnes embarquaient sur un bateau lorsqu’elles ont été interceptées par les militaires. L’International Rescue Committee (IRC), partenaire de l’UNHCR, a aidé à transporter un homme blessé en ambulance, mais l’homme est décédé avant d’arriver à l’hôpital. Deux autres sont morts sur le coup sur place. Tous les trois étaient d’origine soudanaise. Deux migrants ont été également blessés. Les personnes restantes ont été débarquées et emmenées dans les centres de détention.

“Cet incident démontre avec force que la Libye n’est pas un port sûr” pour les migrants a réagi l’envoyé spécial du UNHCR pour la Méditerranée centrale, Vincent Cochetel. Il souligne qu’il est ainsi “nécessaire d’augmenter les capacités de recherche et de secours en Méditerranée, en incluant les navires des ONG afin d’augmenter la probabilité que les opérations de sauvetages conduisent à des débarquements dans des ports sûrs” et non en Libye. Il a également appelé à “plus de solidarité entre les Etats côtiers” de la Méditerranée.

“La nouvelle tragique des ces trois migrants tués et de deux blessés, interceptés en mer et reportés à terre par les Garde-côtes libyens est l’énième démonstration des violences, abus et très graves violations des droits humains commis par les autorités locales, dont les hommes, femmes et enfants sont encore victimes en Libye” a dénoncé Raffaela Milano directrice des programmes Italie-Europe de Save the Children. “La Libye n’est pas un port sûr et les personnes qui y sont ramenés sont condamnés à subis de nouvelles tortures inimaginables”.

Depuis le début de l’année, environ 5000 migrants en fuite ont été interceptés et ramenés en Libye par les Garde-côte. Des personnes risquant ainsi d’être “mises en détention arbitraire, abusées, torturées et vendues comme esclaves” a alerté l’ONG de défense des droits des enfants.

Dénonçant la complicité inacceptable de l’Italie, de son côté l’ONG Emergency demande aux autorités italiennes de “cesser au plus vite toute collaboration avec les Garde-côtes libyens et retourner secourir ceux qui ont besoin d’aide en Méditerranée”.