60 000 avec Léon XIV pour le Jubilé des Familles. La prière du Pape pour ceux qui “souffrent à cause de la guerre au Moyen-Orient, en Ukraine et dans d’autres parties du monde” (S.C.)

«Que la Vierge Marie bénisse les familles et les soutienne dans leurs difficultés: je pense en particulier à celles qui souffrent à cause de la guerre au Moyen-Orient, en Ukraine et dans d’autres parties du monde. Que la Mère de Dieu nous aide à marcher ensemble sur le chemin de la paix. » Cette invocation du Pape Léon XIV a conclu la célébration extraordinaire qui s’est tenue place Saint-Pierre pour le Jubilé des familles, à laquelle ont participé 60 000 fidèles venus du monde entier.

Au Regina Caeli, le nouveau Pontife a également rappelé la béatification hier en Pologne de sœur Christofora Klomfass et de quatorze consœurs de la Congrégation de Sainte-Catherine Vierge et Martyre, tuées lors de l’avancée de l’Armée rouge en 1945, une page triste et douloureuse de l’offensive russe pourtant glorieuse qui mena à la Libération du nazifascisme en Europe. « Malgré le climat de haine et de terreur contre la foi catholique », ces religieuses, a souligné le Pape Prevost, « ont continué à servir les malades et les orphelins. À l’intercession des nouvelles bienheureuses martyres, nous confions toutes les religieuses qui se dévouent dans le monde pour le Royaume de Dieu », a-t-il déclaré.

Léon XIV – à plusieurs moments de la célébration, précédée d’un long parcours en papamobile parmi les fidèles – a manifesté sa joie de voir devant lui tant d’enfants « qui ravivent notre espérance », ainsi que de nombreux grands-parents et personnes âgées, qu’il a qualifiés de « modèles authentiques de foi et d’inspiration pour les jeunes générations ». À ce propos, le Pape a souligné le rôle des professionnels des médias, en cette Journée mondiale des Communications sociales : « En prenant soin de la qualité éthique des messages – a-t-il reconnu – ils aident les familles dans leur mission éducative. »

Sur le thème de l’éducation et de l’amour qui doit régner dans les familles, il s’est attardé lors de l’homélie : « Très chers, nous avons reçu la vie avant de l’avoir voulue – a-t-il rappelé, citant Bergoglio à l’Angélus du 1er janvier 2025. Comme l’enseignait le Pape François, ‘tous les hommes sont fils, mais aucun de nous n’a choisi de naître’. Et ce n’est pas tout. À peine nés, nous avons eu besoin des autres pour vivre, seuls nous n’y serions pas parvenus : c’est quelqu’un d’autre qui nous a sauvés, en prenant soin de nous, de notre corps comme de notre esprit. Nous vivons donc tous grâce à une relation, c’est-à-dire un lien libre et libérateur d’humanité et de soin réciproque. »

Le Pape hispano-américain a toutefois reconnu que « parfois, cette humanité est trahie. Par exemple, chaque fois que la liberté est invoquée non pour donner la vie, mais pour la retirer, non pour secourir, mais pour offenser. Pourtant, même face au mal, qui divise et tue, Jésus continue de prier le Père pour nous, et sa prière agit comme un baume sur nos blessures, devenant pour tous une annonce de pardon et de réconciliation ». « Cette prière du Seigneur donne un sens plein – a-t-il expliqué – aux moments lumineux de notre affection réciproque, en tant que parents, grands-parents, fils et filles. Et c’est cela que nous voulons annoncer au monde : nous sommes ici pour être ‘un’ comme le Seigneur nous veut ‘un’, dans nos familles et là où nous vivons, travaillons et étudions : différents, et pourtant un ; nombreux, et pourtant un ; toujours, en toute circonstance et à tout âge de la vie. »

«C’est pourquoi – a poursuivi Léon – je vous encourage à être, pour vos enfants, des exemples. Soyez cohérents, en vous comportant comme vous voudriez qu’ils se comportent, en les éduquant à la liberté à travers l’obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le faire grandir. Et vous, les enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire ‘merci’, pour le don de la vie et pour tout ce qui nous est donné chaque jour avec elle, est la première manière d’honorer son père et sa mère. Enfin, à vous, chers grands-parents et personnes âgées, je recommande de veiller sur ceux que vous aimez avec sagesse et compassion, avec l’humilité et la patience que les années enseignent. »

« Très chers, si nous nous aimons ainsi, sur le fondement du Christ, qui est ‘l’Alpha et l’Oméga’, ‘le commencement et la fin’, nous serons signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n’oublions pas : c’est dans les familles que se génère l’avenir des peuples », a-t-il ensuite conclu, en énumérant parmi les « signes » reçus par l’Église au cours des dernières décennies le fait que « des époux ont été proclamés Bienheureux et Saints, et non séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés ». « Je pense à Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ; ainsi qu’aux bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, dont la vie familiale s’est déroulée à Rome au siècle dernier. Et n’oublions pas la famille polonaise Ulma : parents et enfants unis dans l’amour et dans le martyre ». Pour Léon, « c’est un signe qui fait réfléchir. Oui, en proposant comme témoins exemplaires des époux, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et pour surmonter, grâce à sa force d’unité et de réconciliation, les forces qui déchirent les relations et les sociétés ».

Sante Cavalleri