Appel du nouveau pape pour arrêter la guerre en Ukraine. “La paix ne viendra pas des armements. Il n’est pas trop tard pour dialoguer”

“J’appelle les chefs d’État et d’organisations internationales à réagir à la tendance à accentuer les conflits et les oppositions. Le monde a besoin de paix, pas d’une paix basée sur l’équilibre des armements, sur la peur mutuelle, pas ça”. Le pape François l’a réaffirmé en s’exprimant spontanément lors de l’Angélus. “La crise ukrainienne aurait dû être – mais si vous le souhaitez, elle peut encore devenir – un défi pour des hommes d’État sages, capables de construire un monde meilleur dans le dialogue pour les nouvelles générations”, a souligné le Souverain Pontife dans son appel. “Avec l’aide de Dieu, cela est toujours possible, mais il faut passer des stratégies de puissance politique, économique et militaire à un projet global de paix. Non à un monde divisé entre des puissances en conflit, oui à un monde uni entre des peuples et des civilisations qui se respectent”, a ajouté le Souverain Pontife.

La référence du pape aux trois sommets des dirigeants occidentaux au cours de la dernière décennie, qui les a vus fomenter davantage la guerre avec des évaluations sur la possible victoire de l’Ukraine et promettre des élargissements de l’Alliance atlantique (ce qui est exactement cela), est transparente mais pas explicite aboiements aux frontières avec la Russie que François stigmatise) et l’UE. Malheureusement, les dirigeants occidentaux n’écoutent pas le Pape, et ils nous conduisent au désastre.

De plus, ils devront aussi s’inspirer de la catéchèse initiale d’aujourd’hui. En effet, le Pape a rappelé que c’est avant tout « la vie même des disciples qui annonce l’Evangile: leur savoir-être ensemble, leur respect mutuel, leur refus de démontrer qu’ils sont plus capables que les autres, la référence unanime à l’unique Maître” . « Des plans pastoraux parfaits peuvent être élaborés, des projets bien faits mis en œuvre, organisés jusque dans les moindres détails ; vous pouvez convoquer des foules et disposer de nombreux moyens ; mais s’il n’y a pas de disponibilité à la fraternité – a souligné le pape François -, la mission évangélique n’avance pas parce que la mission évangélisatrice n’est pas basée sur l’activisme personnel, c’est-à-dire sur le « faire », mais sur le témoignage de l’amour fraternel, aussi à travers les difficultés que comporte le vivre ensemble. Nous pouvons donc nous demander : comment partager la bonne nouvelle de l’évangile avec les autres ? Le faisons-nous avec un esprit et un style fraternels, ou à la manière du monde, avec leadership, compétitivité et efficacité ? Demandons-nous si nous avons la capacité de collaborer, si nous savons prendre des décisions ensemble, en respectant sincèrement ceux qui nous entourent et en tenant compte de leur point de vue”.