Assaut au Capitole, la mise en garde de l’Europe et les réactions des leaders politiques

Les leaders européens sont unis dans la rage et la déception suite aux événements dévastateurs de mercredi 6 janvier, quand une foule de partisans du Président sortant des États-Unis, Donald Trump, a attaqué Capitol Hill, le cœur de la démocratie américaine. Leur réactions ont vivement dénoncé le coup de force perpétré au Capitole de Washington par les manifestants pro-Trump. « Honteuses », « choquantes », « préoccupantes » : les violences de mercredi dernier dans la capitale des États-Unis ont été condamnées par l’Europe toute entière, en dénonçant un « attaque contre la démocratie » et en exhortant à respecter le résultat des élections présidentielles.

En France, le président Macron a diffusé une vidéo le même jour de l’attaque : « Nous ne cèderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause” la démocratie, a-t-il réagi. “Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d’un président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d’une élection, c’est une idée universelle – celle d’un homme, une voix – qui est battue en brèche”, a-t-il ajouté.

La réaction d’Angela Merkel exprime toute sa tristesse et sa rage le lendemain de l’assaut: « Je regrette profondément que le président Trump n’ait pas concédé sa défaite, depuis novembre et encore hier » a déclaré la chancelière allemande à la presse, relevant que « une règle fondamentale de la démocratie est que, après les élections, il y a des gagnants et des perdants. Les deux, ils doivent jouer leur rôle avec bienséance et responsabilité, de façon que la démocratie elle-même, elle reste gagnante ». « Je suis très soulagée que nous apprenions ce matin que cette certification a eu lieu au Congrès. Joe Biden sera le prochain président. Cela signifie que les forces démocratiques ont prévalu. L’entrée en fonction du président élu et de Kamala Harris ouvrira un nouveau chapitre dans moins de deux semaines », a-t-elle ajouté. Bien plus forte a été la réaction de Frank-Walter Steinmeier, le président fédéral d’Allemagne : « Les scènes que nous avons vu sont le résultats de mensonges, de divisions, de contraste à la démocratie, d’haine et d’incitation à la haine au plus haut niveau. C’est un tournant historique pour les États-Unis et c’est une attaque contre la démocratie libérale en général ».

« La violence est incompatible avec l’exercice des droits politiques et des libertés démocratiques. Je compte sur la solidité et la force des Institutions des États-Unis », a écrit le premier ministre italien, Giuseppe Conte.

Le premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé des « scènes honteuses » e a appelé à une transition « pacifique et ordonnée » du pouvoir vers le démocratique Joe Biden. «Rien ne peut justifier ces tentatives violentes pour faire échouer la transition légale et conforme du pouvoir », le jugement du ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab.

“Je crois dans la force des institutions et de la démocratie américaine. Une transition pacifique en est le cœur”, a tweeté la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. “Joe Biden a gagné l’élection. Je me réjouis de travailler avec lui en tant que prochain président des États-Unis”, a-t-elle fait valoir.

Nous assistons à une « page noire qui restera gravée dans nos mémoires », a tristement annoncé   le président du Parlement européen, David Sassoli, Il a aussi lancé un message d’encouragement : « La violence et l’intimidation ne vont pas prévaloir. Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes du côté de la liberté et de la démocratie. Ce sont des principes universels sacrés dont chaque Parlement librement élu est, en même temps, la plus haute expression et le symbole ».

Arianna Barile