“Il est impossible d’organiser le carnaval, surtout pendant la campagne de vaccination contre le Covid-19”. Ce sont les mots douloureux du nouveau maire de Rio de Janeiro, Eduardo Paes, qui vient de prendre la lourde décision, à cause de la pandémie, d’annuler le plus célèbre des carnavals, qui devait se tenir du 13 au 16 février cette année.
Il ne pourra même pas être repoussé et organisé cet été, a-t-il précisé. Cela faisait plus de 100 ans que le carnaval n’avait pas eu lieu avant le carême. En 1912 précisément, suite à la mort du ministre des Affaires Etrangères, Barone di Rio Branco, considéré comme le chef de la diplomatie brésilienne, les obsèques ont été organisées à la place du carnaval qui a été repoussé à plus tard.
Le maire s’est montré solidaire avec les personnes qui travaillent toute l’année à la préparation du carnaval et a annoncé un fond d’aide pour toutes ces catégories. Avec ses millions de travailleurs et touristes, l’évènement génèrerait un revenu dépassant les 40 millions de dollar par an.
Mais le carnaval de Rio ne se limite pas aux déguisements glamours et aux chars décorés. Pour en comprendre l’histoire, il faut revenir dans le passé, en 1840, lorsque fut créé l’évènement s’inspirant des célébrations portugaises Entrudo. Alors que le catholicisme se répandait, les fêtes rendant hommage à Dionysos dans l’antiquité grecque et à Saturne chez les Romains ont été remises au goût du jour pour annoncer le Carême catholique. Le nom lui-même est un dérivé de “carnem levare”, une renonciation à la “carne”, la viande, comme le prévoit le catholicisme dans cette période d’abstinence alimentaire.
Au XIXè siècle, les danses officielles du carnaval étaient le valzer……et la polka.
La samba, aujourd’hui plus populaire, a été introduite en 1917.
Les costumes, immanquables et inimitables, se sont peu à peu imposés au fil des siècles comme un symbole du Carnaval. Toujours plus élaborés, sophistiqués, recherchés, avec des millions de plumes, perles, paillettes cousues à la main sur les déguisements par une armée de centaines de petites mains d’artisans.
Situé dans les années 50, “Coisa mais linda” (“la plus belle chose”, sur Netflix), à Rio de Janeiro, Malu, une jeune femme au foyer qui croyait retrouver son mari découvre que celui-ci s’est enfui et décide de rester pour ouvrir un club de bossa nova.
Dix histoires d’amour dans différents quartiers de Rio de Janeiro dans le long-métrage “Rio, Eu te amo”, portées par la musique composée par Gilberto Gil.
Pour les plus jeunes, le réjouissant film d’animation “Rio”, et l’aventure des derniers ara bleus qui retrouvent leurs racines à Rio de Janeiro.
Bref, cette année, le maire ne sortira pas la clé du Carnaval et son Roi, le Roi Momo devra prendre patience.
Giulia Rustichelli