Et le gagnant est… Parasite ! Pour la première fois, un film étranger (non occidental) remporte l’Oscar du meilleur film, mais aussi du meilleur film étranger ! Déjà vainqueur de la Palmes d’or à Cannes en 2019, le film du sud-coréen Bong Joon-ho a aussi triomphé dans les catégories de meilleur réalisateur et meilleur scénario original.
Il fallait que ça arrive un jour ou l’autre, à partir du moment où des films qui, selon la règle, n’auraient pas dû être pris en considération par la prestigieuse cérémonie, la plus convoitée au monde, figuraient parmi les nommés, mais pour remporter uniquement le prix de meilleur film étranger. Mais les règles floues ne déterminent pas qui a le droit de recevoir le prix de meilleur film.
“Parasite” a triomphé lors d’une édition particulièrement riche en très beaux films, grâce à sa charge ironique et innovante. Il s’agit en effet d’une féroce satire sociale du monde contemporain, un film d’auteur dense et tout en tension, remarquable aussi esthétiquement tout en ayant une capacité à divertir le grand public. Un film qui réussit à la fois à être très coréen, drôle et excentrique, sans être incompréhensible pour le public occidental, et aussi étonnamment familial.
Familial est le mot juste. Ce qui rend le film irrésistible ce sont, justement, les dynamiques familiales dans les rencontres-confrontations entre riches et pauvres, patrons et servants, citoyens urbains et en sous-sol, dans la tentative de faire le portrait de notre temps en intégrant, en insistant même sur les exclus et les marginalisés.
1917, Le Mans ’66, Judy…
Pour les autres films, il ne faut pas oublier “1917”, du réalisateur déjà oscarisé Sam Mendes (American Beauty, Skyfall), et qui a récemment triomphé aux Golden Globes et aux BAFTA. Le film sur la Première guerre mondiale a remporté trois Oscars pour les effets spéciaux, la meilleure photographie et le meilleur mixage sonore. “Once Upon a Time… in Hollywood” quant à lui, grand film de Quentin Tarantino (lui aussi déjà oscarisé) est primé pour le meilleur décor et le fantastique Brad Pitt est sacré meilleur acteur dans un second rôle.
“Le Mans ’66”, très beau film sous-évalué aux interprétations très justes de Christian Bale et Matt Damon, a heureusement reçu deux statuettes pour le montage et le montage sonore.
Côté femmes, Renée Zellweger est récompensée pour son interprétation dans le rôle principal du film “Judy”, et Laura Dern gagne le prix de meilleure actrice dans un second rôle dans “Marriage Story”. Le prix du film d’animation, lui, revient à “Toy Story 4”.