“Nous sommes entrés dans la Semaine Sainte. Pour la seconde fois, nous la vivons dans le contexte de la pandémie. L’an dernier, nous étions plus choqués, cette année, nous sommes plus éprouvés, et la crise économique est devenue lourde”. C’est ce qu’a déploré le Pape François avant de prononcer l’Angelus du dimanche des Rameaux.
“Dans ce contexte historique et social, que fait Dieu ? Jésus prend la croix et prend la charge du mal qui est contenu dans cette situation, le mal physique, psychologique et spirituel, car le malin profite de la crise pour semer la méfiance, le désespoir et le trouble. Nous, que devons-nous faire ? Marie nous le montre, mère de Jésus qui a suivi son fils, elle a pris sur elle sa part de souffrance et elle a parcouru le chemin de la passion en protégeant la lumière de la foi allumée dans son coeur.”
“Grâce à Dieu, nous pouvons faire ce chemin, et au long de ce chemin de croix quotidien, nous rencontrons les visages de tant de frères et soeurs en difficulté, nous ne passons pas outre, laissons notre coeur s’émouvoir avec passio et rapprochons-nous” a expliqué le Saint-Père dans son homélie de la messe des Rameaux en la Basilique Saint-Pierre ce 28 mars.
“Et maintenant nous savons que nous ne sommes pas seuls: Dieu est avec nous en chaque blessure, en chaque peur : aucun mal, aucun péché n’a le dernier mot. Dieu gagne, mais la palme de la victoire passe par le bois de la croix.”
“C’est pourquoi les palmes et la croix vont ensemble” a précisé François, ajoutant que Jésus s’est sacrifié pour nous “pour toucher jusqu’au fond notre réalité humaine, pour traverser toute notre existence, tout notre mal, pour se rapprocher de nous et non nous laisser seuls dans la douleur et la mort, pour nous récupérer, nous sauver”. Le Christ “monte sur la croix pour descendre dans notre souffrance”, pour éprouver nos états d’âme, expérimenter dans sa chair nos plus criantes contradictions et nos fragilités les plus honteuses afin de les transformer, explique ainsi le Souverain pontife.
La foi ne sert pas à se réfugier “dans des discours juridiques ou les cléricalisme, et tout ce que Jésus condamne”, a mis en garde François, “si la foi perd son émerveillement, elle devient sourde : elle ne sent plus la merveille de la Grâce, le goût du Pain de la vie et de la Parole, elle ne perçoit plus la beauté de la fraternité et le don de la Création”, a conclu le Pape en sortant de son texte de l’homélie.