Dans la guerre inhumaine sans pitié menée contre la région du Tigré, un autre horrible crime contre la population sans défense émerge. Cela a été rapporté par l’ONG norvégienne NRC: Norwegian Refugees Council avec des preuves satellitaires irréfutables fournies par un groupe d’analystes basé au Royaume-Uni, DX Open Network.
Les bâtiments des camps de réfugiés érythréens de Hitsaats et Shimelba, dans le Tigré, gérés par la prestigieuse et apolitique ONG norvégienne ont subi la folie destructrice de ce conflit déclenché le 3 novembre 2020 par le gouvernement fédéral d’Addis-Abeba en étroite collaboration avec le dictateur érythréen Isaias Afwerki. L’un des conflits les plus effrayants et les plus cruels des vingt dernières années de l’histoire africaine comparable en intensité et en atrocité à la guerre civile au Libéria ou à l’Holocauste rwandais de 1994 qui avait duré 100 jours.
Des photos satellites confirment les témoignages de réfugiés éthiopiens au Soudan et les suspects des services de renseignement américains au regarde des massacres aveugles des réfugiés érythréens par les troupes du régime dictatorial d’Asmara.
“Nous condamnons la destruction criminelle de nos bâtiments et structures que nous avons créés pour servir les réfugiés érythréens dans le besoin”, rapporte Jan Egeland, secrétaire général du CNRC sur le site officiel de l’ONG. “Ce déchaînement d’incendies et de pillages par des hommes armés exacerbe une crise déjà grave pour des millions de personnes. Treize longues semaines sans pouvoir intervenir, répondre efficacement et vérifier l’état de nos ressources humanitaires sont tout simplement inacceptables. La communauté humanitaire en a besoin. Accès illimité à toutes les parties du Tigré pour évaluer les besoins et les dommages et fournir une aide urgente pour sauver des vies”.
Les photos satellites, qui seront envoyées aux Nations Unies, montrent la dévastation des installations d’accueil des réfugiés érythréens, comprenant des dortoirs, des salles de classe pour les écoles primaires et secondaires, la cantine pour les enfants, le centre récréatif et éducatif pour les jeunes, des bureaux, entrepôts et dépôts de denrées alimentaires.
“Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés exhorte le gouvernement éthiopien et les pays donateurs à enquêter sur la destruction des fournitures d’aide ou des infrastructures, à être au courant de tout coupable et à veiller à ce que les installations humanitaires soient protégées. Nous demandons à nouveau à toutes les parties au conflit de respecter et de protéger les travailleurs humanitaires et nos ressources, conformément au droit international humanitaire. Il s’agit d’une évolution négative inattendue et inacceptable dans un pays qui a été un exemple de facilitation de l’aide et de réponse pendant si longtemps”, selon le communiqué de presse de l’ONG norvégienne.
Les preuves satellitaires sont un autre coup dur pour la propagande gouvernementale du lauréat du Prix Nobel de la Paix Abiy Ahmed Ali qui intervient trois jours après son éditorial publié sur le site Web du magnat George Soros: Open Society, Project Syndicate avec l’intention d’expliquer les raisons du conflit nécessaire (selon lui) pour restaurer la paix et la démocratie en Ethiopie, valeurs volées par la “terrible dictature” du TPLF (1991-2019).
“Mettre fin aux souffrances au Tigré et dans tout le pays est maintenant ma priorité absolue. C’est pourquoi je demande aux Nations Unies et aux agences humanitaires internationales de travailler avec mon gouvernement afin que nous puissions, ensemble, fournir une aide efficace à tous ceux qui en ont besoin au Tigré. En attendant, nous travaillons, jour et nuit, pour fournir les fournitures nécessaires à nos citoyens du Tigré et à ceux qui en ont besoin dans les provinces voisines, ainsi que pour assurer le respect des droits de l’homme et le rétablissement d’une vie normale”, a déclaré le Premier Ministre éthiopien dans l’éditorial publié sur le site de Soros.
Selon ces images satellites, la destruction du camp de réfugiés érythréens n’a pas eu lieu pendant la première phase du conflit, en novembre 2020, mais entre le 5 et le 8 janvier 2021, exactement 42 jours après que le Premier Ministre éthiopien a déclaré ( le 28 novembre 2020) la fin de la Opération de “nettoyage” contre la direction du TPLF et le rétablissement de l’ordre et la protection des citoyens. Les camps de Hitsaat et Shimelba abritaient plus de 25 000 réfugiés érythréens. L’impact sur les réfugiés et les dommages causés aux structures reste inconnu et les Nations Unies ont signalé que si 3000 réfugiés y ont été réinstallés, pas moins de 20 000 sont toujours portés disparus. Que leur est-il arrivé ?
Fulvio Beltrami