Ethiopie. Le Premier Ministre Abiy a tenté de négocier son exilé. TPLF et OLA ont refusé (Fulvio Beltrami)

epaselect epa08852858 Ethiopian Prime Minister Abiy Ahmed speaks during a question and answer session in parliament, Addis Ababa, Ethiopia 30 November 2020. Ethiopia’s military intervention in the northern Tigray region comes after Tigray People's Liberation Front (TPLF) forces allegedly attacked an army base on 03 November 2020 sparking weeks of unrest with over 40,000 refugees fleeing to Sudan. EPA/STR

Des sources diplomatiques au sein de l’Union Africaine rapportent que le Premier Ministre Abyi Ahmed Ali a contacté les dirigeants du Tigré et de l’Oromia pour négocier sa fuite et son exil. Le contact aurait eu lieu hier matin avec une réponse négative des forces démocratiques, qui entendent l’arrêter et le traduire en justice pour crimes contre l’humanité et génocide au Tigré.
La nouvelle n’est pas confirmée par le gouvernement fédéral d’Addis-Abeba alors que le Front Populaire de Libération du Tigré (TPLF) et l’Armée de Libération Oromo (OLA) le confirment officieusement. Aujourd’hui, il y a une visite éclair à Addis-Abeba de l’envoyé de la Maison Blanche pour le Corne de l’Afrique qui tentera de convaincre les parties impliquées dans le conflit de mettre fin à la guerre en évitant une bataille urbaine sanglante qui mettrait en danger les 3 millions d’habitants de la capitale Addis-Abeba.

Les mêmes sources affirment que l’armée régionale du Tigré (TDF) aurait reçu le soutien de mercenaires soudanais et le soutien de satellites et de renseignements des États-Unis et de la Grande-Bretagne. D’énormes quantités d’armes et de munitions ont été livrées ces derniers mois via la frontière soudano-éthiopienne, théoriquement contrôlée par l’armée fédérale et, en partie, par l’armée érythréenne.
La tentative de négocier l’exile de Abyi a été précédée d’une demande d’intervention militaire adressée à l’Érythrée et à la Turquie de la parte du gouvernement fasciste Amhara. Les deux régimes dictatoriaux ont refusé. L’aéroport international de Bole est encombré de centaines d’hommes du régime (Parti de la Prospérité) et de leurs familles qui quittent le pays. Nervosité et craintes sont également enregistrées dans les représentations diplomatiques éthiopiennes en Europe qui sont toujours actives. Les corps diplomatiques de diverses ambassades, dont celle de Rome, abandonnent leurs postes pour se réfugier aux États-Unis et au Canada.

En première ligne, deux divisions de l’armée fédérale ENDF qui tentaient d’atteindre la capitale Addis-Abeba mais avaient été interceptées par les forces de l’OLA, pour éviter l’encerclement, ont lancé une contre-offensive sur l’autoroute A1 et à l’Adi Localité Huguray, à Amhara avec appui aérien. L’offensive aurait été rejetée selon ce qu’en disent les Généraux du TDF. Cette déclaration est indirectement confirmée par la présence des divisions Tigrinya près d’Ambo et de Nekemte, qui sont à deux heures de voiture de la capitale. Les forces oromos de l’OLA prennent le contrôle de Laga Tafo, une municipalité de la périphérie d’Addis-Abeba.

Fulvio Beltrami