“Aujourd’hui est le jour des pauvres, où l’Église nous dit, aux chrétiens : ‘Tends ta main aux pauvres. Vous n’êtes pas seul dans la vie: il y a des gens qui ont besoin de vous. Ne soyez pas égoïstes: tendez la main aux pauvres'”. C’est l’appel du Pape François de lors de l’Angelus de ce dimanche 15 novembre, Journée mondiale des pauvres.
“Ils sont nombreux. Même dans nos villes, au centre de notre ville: il y en a beaucoup. Faites le bien ! Nous pensons parfois qu’être chrétien, c’est ne pas faire le mal. Et ne pas faire le mal, c’est bien. Mais ne pas faire le bien n’est pas bien. Il y a tant de famine même dans le coeur de nos villes” a dénoncé le Saint-Père. Il a voulu, lors de l’Angelus, répondre aussi à ceux qui “critiquent les prêtres et évêques qui parlent de la pauvreté au lieu de la vie éternelle”, rappelant que “les pauvres sont au centre de l’Evangile”.
Citant la parabole des talents, lue lors de la messe célébrée le matin même dans la Basilique Saint-Pierre pour cette Journée dédiée à la pauvreté, il a averti que nous aussi avons cette habitude “nous aussi nous nous défendons souvent en accusant les autres, alors que la faute est la notre, l’échec est le notre”.
À Noël, “qu’est-ce que je peux donner aux autres?”
Le Pape a aussi évoqué Noël, soulignant que “Noël approche, ce temps de fêtes”. Alors, “beaucoup se demande ‘qu’est-ce que je peux acheter? ou avoir de plus ?’. Demandons-vous plutôt : “Qu’est-ce que je peux donner aux autres, pour être comme Jésus, qui s’est donné lui-même?” a exhorté François. Tant de gens passent leur vie à accumuler des choses, “en pensant à être bien plutôt qu’à faire le bien” a-t-il dénoncé, pointant la vacuité d’une vie qui assouvit des besoins sans regarder ceux qui ont besoin. “Si nous ‘avons’ des dons, c’est pour ‘être’ des dons” a prévenu le Souverain pontife.
“Que c’est triste quand un chrétien joue sur la défensive, s’attachant seulement à observer les règles et respecter les commandements”. Une attitude qui mène à la “momification de l’âme” a remarqué François. La fidélité à Jésus n’est pas juste “ne pas commettre d’erreur”. Les chrétiens sont, à l’inverse, appelés à être généreux et à vaincre les peurs et la passivité, qui devient complice, par le courage de l’amour.
Le Pape prie pour les Ivoiriens, Philippins et Roumains
Après l’Angelus, le Pape a évoqué des situations difficiles qui ont marqué l’actualité. Il a d’abord adressé ses “pensées au peuple de Côte d’Ivoire, qui célèbre aujourd’hui la Journée nationale de la Paix dans un contexte de tensions sociales et politiques qui ont provoquées de nombreuses victimes” après la réélection contestée du président sortant Alassane Ouattara. “Je me joins à la prière pour obtenir du Seigneur le don de l’harmonie nationale, et j’exhorte tous les fils et filles de ce cher pays à collaborer de manière responsable à la réconciliation et à la coexistence pacifique. J’encourage en particulier les différents acteurs politiques à rétablir un climat de confiance mutuelle et de dialogue, dans la recherche de solutions justes qui protègent et promeuvent le bien commun.”
Il a aussi exprimé sa “proximité au peuple des Philippines qui souffre de la destruction et des inondations causées par un fort typhon. J’exprime ma solidarité avec les familles les plus pauvres exposées à ces catastrophes, et mon soutien à ceux qui s’efforcent de les secourir”, alors que typhon Vamco a fait près de 70 morts dans l’archipel visité par François en janvier 2015. Enfin le Saint-Père a rappelé que ce samedi “un incendie s’est déclaré dans une structure hospitalière en Roumanie, où sont hospitalisés des patients affectés par le Coronavirus, et fait plusieurs victimes”, et dit prier pour eux, leur exprime sa proximité.