Kiev insiste sur le fait que François ne devrait voir Kirill au Kazakhstan qu’après sa visite en Ukraine. Étrange façon de chercher la paix

Le sommet Pape-Kirill pourrait s’avérer décisif pour le lancement définitif d’une négociation pour arrêter la guerre en Ukraine, Moscou et Kiev ne pouvant rester sur leurs positions respectives si les chefs des grandes églises chrétiennes laissaient un appel commun. Alors que si François se laissait persuader de passer par Kiev avant de se rendre au Kazakhstan, l’usage que le régime de Zelensky ferait de son geste pourrait faire exploser la rencontre avec Kirill et le bien qui devrait en découler. Mais Kiev ne veut pas la paix pour l’instant et tente donc de faire pression sur le Saint-Siège pour contrecarrer cette possibilité. Et c’est très grave. Quant à savoir si l’on peut imaginer que le pape François ira d’abord au Kazakhstan, où il devrait rencontrer le patriarche de Moscou Kirill, et seulement après en Ukraine, en effet, l’ambassadeur de Kiev près le Saint-Siège, Andrii Yurash, a répondu au Pap agence que « tout est possible. L’Ukraine – a-t-il dit – est prête à accueillir le Saint-Père à tout moment, mais l’éventuelle rencontre avec le patriarche peut dans un certain sens influencer la réaction dans la société ukrainienne et aussi au sein de l’Église catholique en Ukraine ». “Cette rencontre avec Kirill – a ajouté Yurash – peut également avoir des conséquences et des réactions dans d’autres pays, comme la Pologne, la Lituanie et d’autres qui prennent la situation actuelle très au sérieux et essaient d’aider notre pays”. Toujours selon l’ambassadeur d’Ukraine auprès du Saint-Siège, la rencontre du Pape avec Kirill “sera toutefois très formelle, avec des textes officiels, mais elle ne sera pas très complète comme cela se passe entre deux chefs religieux”.

“Il est un peu difficile de dire en ce moment si un voyage du pape en Ukraine est possible avant celui au Kazakhstan les 13-15 septembre – a déclaré Yurash dans une interview à Pap -. L’Ukraine sera certainement heureuse de pouvoir accueillir le Pape. L’Ukraine comprend les importantes conditions préalables nécessaires à l’organisation de ce voyage, mais jusqu’à présent, nous n’avons aucune confirmation. J’espère bien que le Saint-Père réfléchit à ce voyage, mais j’aurais peur d’indiquer une date approximative ou plus concrète du voyage en Ukraine”.

“Nous confirmons – a poursuivi le diplomate – que le moyen le plus simple d’atteindre Kiev est depuis la Pologne. Dans ce sens, la collaboration avec les autorités polonaises et l’Église polonaise serait très importante, car l’aéroport le plus proche et la gare la plus proche se trouvent en Pologne. Je suis sûr que les autorités polonaises auront des informations en même temps que nous sommes informés”.

Lorsqu’on lui a demandé s’il existait déjà une collaboration dans ce sens entre les parties polonaise et ukrainienne, Yurash a répondu: “Nous échangeons actuellement des informations. Parlons des points généraux. Nous sommes prêts à démarrer la collaboration quand ce sera possible?”. “Nous espérons la visite du Pape et nous attendons”, a-t-il conclu.

S.C.