La chute du taux de fécondité : une fenêtre sur l’Europe et sur le monde.

Le monde n’est pas préparé à la chute globale du nombre d’enfants qui naissent, ce qui est destiné à avoir un grand impact sur les sociétés, selon l’avis des scientifiques. La baisse du taux de fécondité signifie que presque tous les pays du monde pourraient assister à une diminution de leur population d’ici la fin du siècle. Selon les prévisions, les populations de 23 nations – parmi lesquelles l’Espagne, le Portugal, le Japon, la Thaïlande et la Corée du Sud – se réduiront de moitié d’ici 2100. En même temps, les pays vieilliront dramatiquement et seront composés par un grand nombre de personnes âgés.

Le taux de fécondité – le nombre moyen d’enfants accouchés par une femme – est en train de baisser. Si ce nombre s’atteste au-dessous de 2,1, la dimension de la population commence à diminuer. Les chercheurs de l’Université de Washington ont montré que le taux de fertilité global s’est presque réduit de moitié, en s’attestant à 2,4 en 2017 et, sur la base de leur étude, ce taux descendra en-dessous de 1,7 d’ici à 2100. Par conséquent, les chercheurs prévoient que le nombre de personnes vivantes sur la planète atteindra son pic de 9,7 milliards autour de l’année 2064, avant de baisser à 8,8 milliards d’ici la fin du siècle. « Ce phénomène aura des répercussions significatives : la plupart des pays du monde va assister au déclin naturel de la population et nous devrions réorganiser les sociétés », a affirmé le chercheur américain Christopher Murray.

On estime que la population du Japon devrait passer d’un pic de 128 millions d’habitants en 2017 à moins de 53 millions vers la fin du siècle. De la même manière, l’Italie devrait connaître un déclin démographique tout aussi spectaculaire, passant de 61 à 28 millions d’habitants au cours de la même période. La Chine – qui est actuellement la nation la plus peuplée du monde – devrait atteindre son pic de 1,4 milliards au cours des 4 prochaines années, avant de se réduire presque de moitié (732 millions) d’ici 2100. On prévoit aussi que le Royaume-Uni atteindra un pic de 75 millions d’habitants en 2063 qui baissera à 71 millions d’ici à 2100. Du point de vue global, 183 pays sur 195 auront un taux de fécondité inférieur au niveau souhaitable.

Quelles sont les motivations qui se cachent derrière ces données ? Le phénomène que nous avons analysé résulte étroitement lié à la baisse de la natalité et à l’augmentation de l’âge moyen des femmes à la première naissance. Mais pas seulement. Ce qui a changé par rapport au passé est notamment le nombre accru de femmes éduquées et insérées dans le monde du travail, ainsi qu’un meilleur accès à la contraception. Des histoires de succès et d’émancipation qui conduisent les femmes à choisir d’avoir moins d’enfants, en préférant la voie de la carrière. Ou, au contraire, des conditions de travail précaires ou pas suffisamment stables pour avoir des enfants. À l’incertitude économique et professionnelle s’ajoute aussi l’insuffisance ou le manque de services dédiés à l’enfance, d’allocations ou de congés parentales, qui entravent la possibilité des parents de conjuguer vie familiale et vie professionnelle.

Arianna Barile