“Je souhaite assurer mes prières pour les habitants des Marches touchés par une violente inondation”. C’est ce qu’a dit le pape François, penché à la fenêtre de son bureau du Palais apostolique du Vatican, devant les fidèles et les pèlerins réunis sur la place Saint-Pierre pour l’angélus.
“Je prie pour les défunts et leurs familles, pour les blessés et pour ceux qui ont subi de graves dommages”. Et il a conclu: “que le Seigneur donne la force à cette communauté”.
Le Pape a confié ses réflexions sur la tragédie des Marches à une interview du Matin: “L’inondation dramatique des Marches, qui a causé du chagrin, des ruines et de la douleur dans tout le pays, représente une confirmation supplémentaire que le défi climatique mérite la même attention que Covid et guerre. Il faut complètement changer de registre et arrêter d’imposer, à un niveau général, des structures monopolistiques qui gonflent les prix et finissent par garder le pain des affamés”.
Dans la conversation avec Angelo Scelzo et Francesco De Core, le pape est également revenu sur la question de l’envoi d’armes en Ukraine, clarifiant sa pensée (que certains médias atlantistes avaient présentée presque comme une bénédiction pour les activités militaires de Kiev au nom de la légitime défense, éd).
“Je continue de demander aux fabricants d’armes et aux trafiquants d’armes, a précisé Francis, de cesser totalement leur activité, qui fomente la violence et la guerre, mettant des millions de vies en danger. Ainsi que j’ai demandé aux géants de la tech de cesser d’exploiter la fragilité humaine à des fins lucratives, et de ne pas favoriser le leurre des mineurs sur le web, les discours de haine, les fake news, les théories du complot et la manipulation politique et de libéraliser à la place, l’accès aux contenus éducatifs”.
De même, a expliqué le Pape, “plusieurs fois j’ai demandé et je continue de demander, au nom de Dieu, aux groupes financiers et aux organismes internationaux de crédit de permettre aux pays pauvres de garantir les besoins fondamentaux de leur peuple et d’annuler ces dettes que tant de contrats contractent parfois contre les intérêts de ces mêmes peuples. C’est pourquoi je continue à demander aux grandes entreprises d’arrêter de détruire les forêts, de polluer les rivières et les mers, et d’empoisonner les gens et la nourriture”.
“J’ai demandé aux gouvernements en général, aux politiciens de tous les partis, et continue de demander – Bergoglio a également rappelé dans l’interview – de travailler pour le bien commun, et le courage de regarder leurs peuples, de regarder les gens dans les yeux, de sachez que le bien d’un peuple est bien plus qu’un consensus entre les parties ; qu’ils n’écoutent pas seulement les élites économiques si souvent porte-parole d’idéologies superficielles qui éludent les vraies questions d’humanité. La créativité est nécessaire. Une créativité tournée vers le bien. Vers un nouveau modèle économique. Les Napolitains ont beaucoup de créativité. Il est important de l’orienter vers le bien. Le parcours est important”.